Cet été, le père Andjelidou de Centre Afrique a été durant deux mois au service de la paroisse des 12 Apôtres en Pays d’Aix.

ALBM : Vous venez de la République centrafricaine, pouvez-vous nous décrire votre pays ?

Père Alain : Mon pays s’appelle  la République centrafricaine qui a pour capitale Bangui. C’est un pays qui a une superficie de 623 000 km2 et une population de 4.500.000 d’habitant. Il est limité par le Cameroun, Tchad, République démocratique de Congo, Congo, Soudan et Soudan de sud.

La crise militaro-politique prolongée a sérieusement affecté les conditions de vie de la population. Cela a aussi aggravé la situation sociale.

 

ALBM : Qu’en est-il au niveau des religions ?

Père Alain : Il y’a beaucoup de religions. Les catholiques sont majoritaires, puis l’Eglise protestante et après la religion islamique, les nombreuses sectes et afin, il y’aussi les animistes.

 

ALBM : Vous êtes sur la capitale où dans un autre diocèse ?

Père Alain : Non, je suis Prêtre dans le diocèse de Bossangoa qui est situé au nord du pays. Présentement, je suis Curé de la Paroisse St. Joseph de Markounda qui fait frontière avec le Tchad. La paroisse fait environ 40.000 habitants répartis dans les 122 villages.

 

ALBM : Pourquoi êtes-vous en Savoie cet été ?

Père Alain : C’est grâce à la Coopération Missionnaire du diocèse de Chambéry qui souhaite que les prêtes de mon diocèse puissent venir faire une expérience pastorale dans les trois diocèses de Savoie en été. Pour le moment en République centrafricaine, il y’a que les Prêtes de mon diocèse qui pourraient venir pour cette expérience pastorale d’été, car, il semblerait que Mgr. Philippe Ballot, était parti dans ce diocèse comme coopérant au moment où je n’étais encore pas né. C’est ainsi que, une fois devenu Archevêque, il voudrait garder ce lien.

 

ALBM : Alors, justement vous êtes depuis deux mois sur notre diocèse. Quelles sont les différences de pastorale ?

Père Alain : les racines sont les mêmes ; nous avons, comme vous, des équipes pastorales, des équipes pour les Affaires économiques, des équipes liturgiques qui comprennent les groupes de chorales, les groupes de Lecteurs, les groupes de Servants d’Autel, les groupes de jeunes filles danseuses qui dansent durant la Messe. C’est l’application de psaume 150,4 qui dit : louer le Seigneur avec les danses, les tambours, flutes, etc…. Nous avons aussi les différents mouvements d’action catholique pour les adultes et pour les jeunes, comme votre aumônerie ici. Ces mouvements sont la vie de notre Eglise locale. Les jeunes sont très actifs dans les activités pastorales. Pendant la messe, les jeunes sont toujours nombreux par rapport aux autres catégories de personnes.

 

ALBM : Vous n’êtes pas en vacance chez nous, vous avez beaucoup participé à la vie paroissiale. Vous avez célébré notamment des sépultures ? Quel regard portez-vous sur nos assemblés ?

Père Alain : Parfois, il y’a peu de monde qui vient à la sépulture d’une personne décédée. C’est triste, car nous sommes en famille dans l’Eglise, ce n’est pas pour rien qu’on s’appelle Frères et Sœurs. Une fois baptisé, on fait partie de la famille de Dieu. Donc,  si un membre de cette famille est décédé, c’est à nous les autres de venir lui rendre hommage, prier pour son âme.  Notre tour viendra, si on fait pour les autres, les autres feront pour nous de même.

Enfin, la plus grande différence ici, est que vous êtes pressés et vous avez peu de temps pour Dieu.

 

ALBM : Vous êtes allés aussi à l’aumônerie de l’hôpital ?

Père Alain : Oui, je remercie d’abord le Père Remi de m’avoir donné cette opportunité d’être au service de personnes âgées et malades durant cet été. Je garde dans mon cœur de belles rencontres avec ces personnes. J’ai rencontré une dame à Brachet, qui ne voulait pas venir à la messe célébrée souvent dans leur EHPAD, et après cette rencontre, elle ne cesse de participer à la messe. Ensuite, il y’a une autre qui m’a dit : avant elle était éloignée de Dieu, mais Dieu l’a rattrapée à travers ma présence dans sa chambre.

Souvent, quand on est en bonne santé, on ne pense pas à Dieu, mais à l’hôpital ou l’EHPAD vous avez plus de temps pour réfléchir et Dieu vient aussi vous chercher.

Vraiment, j’ai découvert une pastorale qui m’a beaucoup plus et en rentrant dans mon pays, je vais essayer de valoriser cela. Chapeau à vos membres de l’équipe de l’aumônerie de l’hôpital qui donnent de leur temps pour assister  spirituellement et moralement ces personnes âgés et malades. Ils sont les bénis de Dieu  (Mathieu 25, 30 – 36). Que Dieu les encourage tout le jour.

 

ALBM : Vous avez aimé notre ville ?

Père Alain : C’est une ville agréable, accueillante et calme. C’est aussi une ville très propre et qui a une bonne vu sur le grand lac de la France et les massifs. Avec le Père Remi, j’ai été dans les montagnes et j’ai vu belle choses que j’avais étudiée en géographie quand j’étais encore au lycée. Mais, surtout, quand je suis arrivé au Revard ; j’ai dit : Nous avons raison de glorifier le Seigneur sans cesse.

 

ALBM : Vous voudriez dire autre chose ?

Père Alain : Oui, parlé de la pastorale des jeunes, il serait souhaitable d’encourager vos animateurs de l’aumônerie des jeunes de beaucoup travailler pour faire découvrir Dieu aux jeunes. Chez nous, il y’a beaucoup de jeunes en l’église que les adultes. Les jeunes ne doivent pas penser que la force humaine, l’intelligence et la richesse sont suffisantes pour bâtir un avenir meilleur ou pour affronter la vie ; ce serait mieux d’en faire avec Dieu, les jeunes sont l’avenir de leur pays.

Propos recueillies par Eudes Bouvier

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