Le pape François nous invite à vivre le jubilé 2025 sous le signe de l’espérance. Pour cela, il part de la devise de Mgr Ballot, notre ancien évêque : « L’espérance ne déçoit pas ! », issue de la Lettre aux Romains. Devant les conflits, les maladies, la nature déréglée ou notre société fracturée, beaucoup de lieux de notre vie peuvent devenir source d’inquiétude. Le front plissé, l’esprit préoccupé, nous pouvons avancer sans trop savoir vers où. « Ils allaient, obscurs, dans la nuit solitaire » décrit Virgile pour exprimer la descente aux enfers d’Énée et sa famille (dans l’Énéide). Cela peut parfois décrire le chemin de nos proches, peut-être même notre propre chemin.

L’espérance décrite, en miroir, par Charles Péguy est fragile, mais ferme, petite et entraînante. Pour nous, chrétiens, elle se fonde sur l’expérience d’un matin : celui de la Résurrection. Célébrer dans la nuit la naissance du Christ et sa résurrection, c’est affirmer que la nuit n’est pas victorieuse, mais que Dieu nous fait entrer dans la lumière de sa Vie. Ce temps de l’Avent au cœur de l’hiver, près du solstice, inspiré par cette espérance, c’est une invitation à oser s’enfoncer dans la nuit à la recherche de la lumière, et même déjà d’être porteurs de cette lumière : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière », Isaïe, chapitre 9. Nous allons être invités à ouvrir les yeux, grands écarquillés, pour accueillir la lumière qui commence à briller.

L’Avent est un temps de l’Église ; l’espérance que l’on y reçoit est une expérience communautaire, et donc à partager. Chacun d’entre nous porte la lumière, par son baptême, pour qu’elle éclaire le monde, nos proches : « Vous êtes la lumière du monde. » (Mt 5, 14)

Éprouvons la joie particulière de partager l’espérance, de la porter aux autres ; c’est une œuvre qui nous engage.

Par Père Vincent Coutin