ÉVANGILE « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 14-20)

Après l’arrestation de Jean le Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.

HOMELIE

3° dimanche ordinaire B

Jonas et Jésus sont les deux personnages vedettes des textes de la liturgie de ce dimanche. Leur prédication est la même : convertissez vous, changez de vie  donnez une nouvelle direction à votre vie. Et tous deux parlent  de la même urgence : dépêchez vous, c’est le moment, les temps sont accomplis, plus que 40 jours ……

Un autre  similitude entre eux : le lieu de leur prédication.

Jésus quitte la Judée, la province de la capitale et du temple et il vient au bord du lac en Galilée. Cette lointaine Galilée, province métissée culturellement et religieusement, appelée avec mépris par les puristes de la religion : «  Galilée des nations, carrefour des païens »

Jonas, quant à lui, est envoyé, à son corps défendant, à Ninive, la capitale assyrienne, ennemie héréditaire d’Israël, source de bien des malheurs. Ninive, la grande ville païenne. Mais qu’irait-il y faire ?  Il est persuadé qu’on ne l’écouterait pas, c’est peine perdue et puis il est sûr d’y laisser sa vie. Il préfère affronter la mer, repaire de tous les monstres et de toutes les forces du mal plutôt que d’aller prêcher la conversion à des Ninivites qui n’ont rien à faire de lui et dont le sort lui importe peu ….  Mais ce n’est pas la pensée de Dieu, même les gens de Ninive sont ses enfants, même ces païens ont doit à toute sa sollicitude et vont prouver qu’ils sont capables de conversion. Là où il est sûr que la partie est perdue d’avance, Jonas va prêcher sous la contrainte de Dieu, et surprise : on l’écoute, on se convertit. De quoi le dégoûter… ou de le convertir  lui aussi ! De lui faire changer son regard sur Dieu comme sur les autres.

L’histoire de Jonas nous montre avec humour que Dieu est le Dieu de tous, y compris de nos ennemis, qu’il veut le salut de tous, parce qu’il est le Père de tous.

Cette histoire de l’ancien testament affirme déjà que tout homme, même celui qui paraît le plus loin, le plus imperméable, tout homme est capable d’ouvrir l’oreille à la bonne nouvelle, de l’accueilli, d’en faire sa joie et de se mettre en route tout comme vont se mettre en route à la suite de Jésus Simon et André et puis Jacques et Jean  et puis tous les autres, et puis nous tous . ….

Jésus en Galilée, c’est un choix missionnaire, il va au devant des païens tout comme Jonas y avait été envoyé. C’est très important pour Marc de souligner cette option de Jésus parce que Marc écrit son évangile à Rome dans la mouvance de Pierre, il écrit pour des chrétiens d’origine païenne  affrontés à la dureté des persécutions. Il leur faut faire des choix rapides et des choix qui engagent la vie, la mort.

Dès le début de sa vie missionnaire, Jésus appelle. Dès le début c’est au sein d’un groupe qu’il annonce la bonne nouvelle, petit groupe qui est l’image, le levain de ce que sera l’Eglise. Désormais, dans l’évangile de St Marc, Jésus, à l’exception de l’heure de la passion, Jésus ne sera plus jamais seul, mais toujours accompagné des apôtres qui seront témoins.

Simon et André jettent leurs filets quand Jésus les appelle, aussi  Jésus leur parle avec les mots de leur vie, de leur travail, de même pour les fils de Zébédée, Jacques et Jean. «  Venez, je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. Voilà une expression Qui a besoin d’explication pour les non initiés au langage biblique que nous sommes.

« Pêcheurs d’hommes », on peut avoir la désagréable impression qu’on va se faire piéger, prendre dans des filets. Ca ne colle pas bien avec le message  de l’évangile, qui est au contraire une bonne nouvelle de libération.

En leur parlant dans leur langue de pêcheurs Jésus les invite à participer à son œuvre de libération. On sait que pour la bible, la mer, les étendues d’eau,  le lac de Galilée  font peur, on pense que c’est le repaire de toutes les forces du mal. Aussi en invitant les apôtres à être des pêcheurs d’hommes, Jésus les associe à son œuvre de libération des forces du mal. Venez pour être avec moi des libérateurs, des sauveurs de vos frères. Venez, «  Et ils partirent derrière lui »  Ils lui font confiance, ils lui donnent leur foi .

Ils se mettent en route, c’est le propre de tout croyant. Il faut nous mettre en route, Dieu est devant, il nous a déjà précédé.

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