ÉVANGILE « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur » (Jn 14, 15-21)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »

HOMELIE

Vous avez sans doute remarqué l’originalité de la liturgie de la parole pendant le temps pascal. La première lecture n’est pas un passage de l’ancien testament comme le reste de l’année mais un passage du livre des actes des apôtres qui nous rapporte les premiers pas des disciples après la résurrection, comment s’organise ce groupe que l’on appellera bientôt les chrétiens. En deuxième lecture nous lisons les lettres de l’apôtre Pierre, celui qui a reçu la mission de conforter la foi de ses frères dans les difficultés. Et comme passage d’évangile nous lisons saint Jean, celui qui n’a pas d’année qui lui est consacrée comme les trois  autres évangélistes. Autant de signes qui nous soulignent l’importance de la foi pascale que nous célébrons chaque dimanche, l’importance de la fête de Pâques qui dans la liturgie se prolonge jusqu’à la pentecôte.

Le passage d’évangile est extrait du long discours de Jésus après la cène, «  à l’heure où Jésus passait de ce monde à son père ». C’est un peu comme le testament de Jésus à ses disciples, paroles qu’ils sont bien incapables de comprendre à ce moment mais qui prendront tout leur sens à la lumière de la résurrection, de l’ascension et de la pentecôte. «  Je prierai le Père, il vous donnera un défenseur …. Je ne vous laisserai pas orphelin » Dès le soir de la résurrection, Jésus leur donne l’Esprit Saint, il souffle sur eux pour leur donner sa force, pour qu’ils avancent désormais dans la foi. Mais il faudra encore un peu de temps…il faudra les secouer, les bousculer au jour de la pentecôte pour qu’ils sortent de leur enferment et que sans peur mais sans forfanterie non plus, ils témoignent simplement de leur incroyable expérience.

« Je ne vous laisserai pas orphelin… » C’est à chacun de nous que Jésus s’adresse.  Il nous appelle chacun à la confiance sur le chemin de nos vies où forcément nous rencontrons des moments plus difficiles. Les sacrements sont autant de signes de la présence aimante de Dieu. L’Esprit de Dieu est à l’œuvre dans le cœur de tous les humains mais nous nous pouvons le reconnaître et en témoigner.

C’est au témoignage que l’apôtre Pierre appelle ses correspondants et nous à travers eux. Peut être sommes-nous incompris, le message de l’évangile ne va pas de soi, pas plus aujourd’hui qu’hier. «  Vous devez toujours être prêt à vous expliquer devant ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous ; mais faites le avec douceur et respect » écrit saint Pierre. Pas forcément par des discours mais sûrement par une vie droite. Ce que saint François de Sales, ce saint évêque de chez nous  exprime par cette phrase :  « J’ai toujours cru que qui prêche avec amour, on pourrait dire aussi qui témoigne avec amour, prêche assez quoiqu’il ne dise pas un seul mot ». Le pape François a une autre formule : témoigner, c’est faire envie et non pas embrigader. Témoigner avec amour, sans esprit de prosélytisme mais sans complexe. Ce n’est  pas toujours évident dans les milieux ou dans les situations où nous nous trouvons, pas toujours évident même dans nos familles avec les générations qui nous suivent qui sont comme autant de nouveaux continents à évangéliser.

Le passage des actes des apôtres nous dit qu’après la mort d’Etienne lapidé à Jérusalem, la communauté des disciples se disperse. C’est ainsi que Philippe l’un des 7 choisi avec Etienne pour le service des tables, se réfugie en Samarie, cette province  hérétique pour les juifs. Il proclame le Christ et son témoignage est reçu avec joie. Ainsi c’est grâce à la persécution à Jérusalem qui entraîne la dispersion des disciples que l’évangile sort de Jérusalem et sera bientôt annoncé dans tout le bassin méditerranéen.

Aujourd’hui comme hier l’Esprit est à l’œuvre dans le monde, dans le cœur de chacun, il est à l’œuvre  parfois là où on ne l’attendait pas, il nous surprendra toujours. Réjouissons nous de son action et rappelons-nous la promesse  de Jésus : «  Je ne vous laisse pas orphelin », je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.

« La simplicité bannit de l’âme le soin et la sollicitude que plusieurs ont inutilement pour rechercher quantité d’exercices et de moyens pour pouvoir aimer Dieu, comme ils disent….Pauvres gens, ils se tourmentent pour trouver l’art d’aimer Dieu et ne savent point qu’il n’y en a point d’autres que de l’aimer…C’est-à-dire de mettre en pratique les choses qui lui sont agréables, ce qui est le seul moyen de trouver et d’acquérir cet amour sacré en toute simplicité, sans trouble ni inquiétude. »

Saint François de Sales. 13° entretien aux religieuses de la visitation.

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