le « Tout ce que possède le Père est à moi ; l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » (Jn 16, 12-15)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »

HOMELIE

Notre foi en la trinité, nous l’exprimons chaque fois que nous traçons le signe de la croix sur nous même, sur une autre personne ou sur un objet. Jésus n’a jamais utilisé le mot trinité mais il a parlé à ses amis de son père et de l’Esprit, deux personnes qui avec lui ne cessent d’aimer et de s’aimer.  La trinité est une révélation, une vérité qui nous est donnée, un mystère, c’est-à-dire quelque chose de si grand que cela ne vient pas de nous mais que cela nous est enseigné par le Christ. Une révélation qui est à contempler et à prier telle qu’elle nous est donnée. Saint Augustin raconte qu’un  jour alors qu’il méditait sur la trinité en marchant le long de la plage, il aperçoit un enfant qui avait creusé un trou dans le sable et avec une coquille de noix transportait l’eau de la mer dans son trou. Le saint lui demande : à quoi joues-tu mon enfant ?- Je veux transvaser la mer dans mon trou.- Mais tu n’arriveras jamais ! –Oh si j’aurai terminé avant que tu ais compris le mystère de la trinité.

Le signe de la croix  est un geste simple pour dire notre foi en Dieu, « c’est une cérémonie chrétienne, c’est une profession publique de la foi chrétienne » écrit saint François des Sales et c’est une catéchèse à la portée de tous. Ce fut la première catéchèse reçue par Bernadette de celle qui se révélera être Marie. En effet ce matin du 11 février 1848 alors que Bernadette, sa sœur et une petite voisine sont venues ramasser du bois du mort, lorsqu’elle aperçoit quelque chose d’étrange sur le rocher Bernadette a une réaction de peur et instinctivement elle veut faire le signe de croix pour se protéger. Elle ne peut pas, son bras est comme paralysé, ce n’est que lorsque l’apparition aura fait le signe de la croix que Bernadette pourra à son tour le tracer sur elle. Et depuis ce jour là tous ceux qui ont vu Bernadette faire le signe de la croix ont compris l’importance pour elle de geste. Il se caractérisait par sa lenteur, son amplitude  et le recueillement avec lequel elle l’effectuait comme si elle s’enveloppait dans le signe de la croix, comme si elle s’enveloppait en Dieu. Plus tard devenue religieuse à Nevers, une jeune novice lui demande un jour : « que faire pour être sûr d’aller au ciel ? » Et Bernadette lui répond : «  Bien faire le signe de la croix, c’est déjà beaucoup ! »

Oui chaque fois que nous faisons le signe de la croix nous proclamons et nous célébrons la sainte trinité. Ce n’est pas un geste de peur comme ce fut la première réaction de Bernadette, ce n’est pas un geste banal oufétiche comme on le voit parfois avant un match de foot ou autre,  ça ne peut pas être un geste fait à la va vite, c’est un geste de foi.

Avant la lecture de l’évangile  nous faisons le signe de la croix sur le front : que Dieu ouvre mon intelligence à sa parole ; sur les lèvres : que ma bouche publie sa louange comme dit le psaume ; puis sur le cœur : que cette parole habite mon cœur pour qu’elle habite toute ma vie pour mon bonheur.

Plus ordinairement et plus souvent nous faisons le grand signe de la croix. Nous levons la main vers  front, un geste de bas en haut qui veut élever mon esprit, mon cœur vers Dieu le tout autre, geste dans lequel je me reconnais fils de Dieu.

Puis ma main descend, touche le ventre, elle dessine le geste de Dieu qui s’est fait l’un de nous en Jésus, Dieu qui se mêle, qui se

compromet avec notre humanité, qui vient habiter parmi les siens comme l’écrit saint Jean. Dieu qui s’est laissé porter dans le ventre d’une mère pour que nous  puissions le contempler dans un visage d’homme. C’est tout le mystère de l’incarnation.

Puis côté cœur notre main remonte vers l’épaule  pour un mouvement horizontal vers l’autre épaule. La foi ne se vit pas seulement en regardant le ciel, «  hommes de Galilée, pourquoi restez vous là à regarder le ciel » s’entendront dire les apôtres le jour de l’ascension,  la foi nous invite à regarder autour de nous, par-dessus l’épaule pour vivre l’amour des frères.

Et nous terminons par Amen, c’est le oui qui engage, c’est le oui de mon baptême, c’est le oui de tous les jours que je n’aurai jamais fini de dire.

Dieu Père, Fils et Saint Esprit, que cette affirmation de  notre foi s’accompagne toujours de ce beau geste qui nous  enveloppe, qui nous habille de la présence de Dieu.

« Bien faire le signe de la croix, c’est déjà beaucoup » disait Bernadette de Lourdes.

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