ÉVANGILE « Aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Lc 2, 1-14)

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

Noël 2020 – B

« Un enfant nous est né, un fils nous est donné »

Une fois, un prophète est arrivé dans un village où les gens vivaient séparés, avec de nombreux conflits entre eux. Le prophète a commencé à dire: « dans le puits de la place qui existe au centre du village, il y a un grand trésor ». Les habitants du village ont été très surpris car eux, qui vivent dans ce village depuis de nombreuses années, ne connaissaient pas l’existence de ce trésor, et cet étranger qui vient d’arriver le sait. Après une période d’excitation et de méfiance, les gens ont décidé de se rendre sur la place pour voir le trésor qui se trouvait à l’intérieur du puits.

Lorsque tous les habitants du village sont arrivés sur la place, ils sont tous restés autour du puits pour voir le trésor à l’intérieur. Puis le prophète a commencé à tirer une corde qui était à l’intérieur du puits. Tous les gens, même les enfants, étaient tous en silence, pour voir le trésor sortir du puits. Et le prophète a lentement tiré la corde avec quelque chose qui y était accroché. Il a tiré, tiré, tiré … jusqu’à ce qu’au bout de la corde, un vieux seau en fer blanc rouillé et vide apparaisse.

Les gens ont fait un grand bruit et ont commencé à se plaindre au prophète: « Vous nous avez trompés! Vous êtes un charlatan et un menteur! » Et le prophète se mit calmement à dire au peuple: « Un trésor au fond du puits. Un vieux seau rouillé et vide. Mais un trésor qui rassemblait tout le monde sur la place. Un trésor qui créa la fraternité! »

Chers frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui la fête de la fraternité. Dieu a décidé de descendre du ciel pour devenir un frère pour nous tous. L’enfant qui est né est venu nous dire que nous sommes tous frères et fils du même Dieu. Oui,  Jésus n’est pas un vieux seau rouillé et vide pour nous; Ce n’est pas une chimère passée. Il est le Dieu vivant! Jésus est le sacrement (signe) de la fraternité. En vivant la fraternité que Jésus nous a apportée, le monde aura plus de lumière; il sera plus éclairé et il aura la paix.

La liturgie d’aujourd’hui nous parle d’un Dieu qui aime les hommes; pour cette raison, il ne les laisse pas perdus et abandonnés sur les chemins de la souffrance et de la mort, mais envoie «un enfant» pour leur présenter une proposition de vie et de liberté, d’amour, de fraternité et de paix. Ce garçon sera «la lumière» pour les gens qui ont marché dans les ténèbres.

La crèche nous présente la logique de Dieu qui n’est pas souvent la même que la logique des hommes: le salut de Dieu ne se manifeste pas dans les rencontres internationales où les propriétaires du monde décident du destin des hommes, ni dans les bureaux ministériels, ni dans les conseils d’administration des multinationales, pas même dans les salons où se concentrent les stars de la « jet-set », mais dans une grotte de berger où brillent la fragilité, la dépendance, la tendresse, la simplicité d’un nouveau-né. Quelle est la logique avec laquelle nous abordons le monde: la logique de Dieu ou la logique des hommes?

La présence libératrice de Jésus dans ce monde est une «bonne nouvelle» qui doit remplir de bonheur les pauvres, les faibles, les marginalisés et leur dire que Dieu les aime, qu’il veut marcher avec eux et qu’il veut leur offrir le salut.

Jésus-Christ est la Parole vivante et définitive de Dieu, qui révèle aux hommes le vrai chemin pour atteindre le salut. Fêter sa naissance, c’est accueillir cette Parole vivante de Dieu… «Écouter» cette Parole, c’est accueillir le projet que Jésus est venu présenter et en faire notre référence, le critère fondamental qui guide nos attitudes et nos options.

Accepter la «Parole», c’est laisser Jésus nous transformer, nous donner une vie pleine, pour devenir véritablement «enfants de Dieu». La crèche que nous contemplons aujourd’hui n’est-elle qu’une image belle et tendre, ou une interpellation pour accueillir le «Verbe», afin de grandir à la dimension de l’homme nouveau?

Aujourd’hui comme hier, la «Parole» continue d’affronter les systèmes qui génèrent la mort et cherche à éliminer la fraternité et le bonheur de l’homme.

Aujourd’hui, les médias, les grands magasins, les institutions officielles évitent toutes allusions à Noël et à la Naissance du Christ. On peut déplorer cette évolution comme une étape de plus sur la voie de la sécularisation.  Mais, peut-être, devrait-on y voir aussi une évolution positive, en ce sens que disparaît en partie la confusion entre la célébration du mystère de la Nativité du Christ et tout l’aspect folklorique qui s’y est ajouté au cours des âges.

La fête chrétienne nous parle d’une nouvelle naissance, de Dieu qui vient habiter parmi nous. Jésus de Nazareth est l’un des nôtres. Il est de notre chair et de notre sang. Cet enfant fait renaître notre espérance et redonne un sens à notre vie.  Il nous montre que l’être humain, s’il est capable des pires atrocités, est aussi capable des comportements les plus fraternels.

Noël est la période par excellence pour faire des invitations, pour échanger des présents. Le plus beau cadeau pourrait être un pardon accordé, un échange de tendresse, un temps partagé, une main tendue tendrement, un sourire échangé. Nos cadeaux, cette année, pourraient avoir la simplicité de la vie que l’on sent jaillir au fond de notre cœur. Soyons vraiment fraternels!

Et Dieu, de son côté, nous fait le plus beau cadeau du monde : il nous donne son propre fils. Grâce à ce don, les textes de Noël nous invitent à la joie et à l’espérance :

«Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière…» (Is 9, 1)

« Je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple» (Luc 2, 12)

«À ceux et celles qui l’ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu» (Jn 1, 12)

«Un enfant nous est né, un fils nous est donné…» (Is 9, 4)

Joyeux Noël à tous !

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