ÉVANGILE « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 27-38)

En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique. Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas. Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant. Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent. Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

HOMELIE

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux »

La logique de la violence fait partie de l’histoire humaine. Au cours des cent dernières années, nous avons connu deux guerres mondiales et d’innombrables conflits résultant de cette logique. En conséquence, plusieurs millions d’êtres humains ont été tués et le monde a connu des souffrances indicibles. Après cela, la peur d’un holocauste nucléaire nous met en suspens, et la violence quotidienne touche chaque jour un nombre important d’innocents. Où nous mène cette logique ? N’a-t-elle pas déjà prouvé ses limites ? Croyons-nous encore que la violence est le début d’un monde meilleur ?

La liturgie de ce dimanche exige de nous un amour total, un amour sans limites, même pour nos ennemis. Elle nous invite à mettre de côté la logique de la violence et à la remplacer par la logique de l’amour.

La première lecture nous présente l’exemple concret d’un homme au cœur magnanime (David) qui, ayant la possibilité d’éliminer son ennemi, choisit le pardon. Il refuse de se venger de Saül qui, aveuglé par la jalousie, cherche à le faire mourir.

L’Évangile renforce cette proposition. Jésus exige de ses disciples un cœur toujours disponible pour pardonner, accueillir, tendre la main, peu importe qui est de l’autre côté. Il ne s’agit pas seulement d’aimer les membres de son propre groupe social, de sa propre race, de son propre peuple, de sa propre classe, parti, église ou club de football ; c’est un amour sans discrimination, qui nous porte à voir en chaque personne – même en l’ennemi – notre frère.

Jésus prêche le NOYAU CENTRAL de la BONNE NOUVELLE : L’AMOUR. « AIMEZ VOS ENNEMIS ». Ne gaspillons pas l’amour, ni chez nous, ni avec les autres, ni en nous-mêmes… Mais plutôt, l’offrons-le, en silence, sans rien attendre en retour. « Alors votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très-Haut, qui est bon même pour les ingrats et les méchants. » Nous serons enfants de Dieu, si nous sommes BONS, même avec les ingrats. Jésus nous invite aujourd’hui à être compatissants comme Dieu… tendres comme Dieu… Généreux comme Dieu ! « Tout ce que vous faites aux autres, c’est ce qui vous sera fait un jour par Dieu ».

Il faut aussi appliquer la réflexion sur la violence à notre vie personnelle… Comment me situer face à la logique de la violence et de l’agressivité ? Quand quelqu’un a des points de vue différents des miens, est-ce que je crie plus fort pour le battre ? Est-ce que j’utilise la violence physique ? Est-ce que je l’attaque sur son honneur et sa dignité, si je ne peux pas le vaincre à force d’arguments ? Ma logique est-elle « œil pour œil, dent pour dent », ou est-ce la logique du pardon et de l’amour ?

Notre force et notre courage se manifestent précisément dans notre capacité à renverser cette logique de violence et d’orgueil et à tendre la main à ceux qui nous ont blessés et offensés. Le chrétien ne peut pas recourir aux armes, à la violence, au mensonge, à la vengeance pour résoudre toute situation d’injustice qui l’a affecté. C’est la logique des disciples de Jésus, de celui qui est mort en demandant pardon au Père pour ses meurtriers.

La deuxième lecture poursuit la catéchèse commencée il y a quelques dimanches sur la résurrection. Nous pouvons la relier au thème central de la Parole de Dieu de ce dimanche – l’amour pour les ennemis – en disant que c’est dans la logique de l’amour que nous préparons cette vie pleine que Dieu nous réserve ; et cet amour vécu radicalement et sans limites est une annonce de ce monde nouveau qui nous attend au-delà de cette terre.

Seigneur, nous te demandons pour notre terre, envahie par la haine, par la mentalité de vengeance, par l’envie et la jalousie… Convertis-nous et purifies nos cœurs et nos esprits, afin que nous soyons des bâtisseurs de paix et de réconciliation.

 

 

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