Évangile « Heureux les pauvres ! Quel malheur pour vous les riches ! » (Lc 6, 17.20-26)

En ce temps-là, Jésus descendit de la montagne avec les Douze et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes. Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

HOMELIE

 « Heureux, les pauvres… Malheur à vous, les riches… » 

Le 11 février 1858, la vierge apparaissait pour la première fois à Bernadette de Lourdes. Depuis plusieurs années, ce 11 février est devenu la journée mondiale des malades mais aussi celle de tout le monde de la santé, médecins, infirmières, aides-soignants, visiteurs, service évangélique des malades… Le thème de cette journée se résume dans un titre : « Heureux.»

Les lectures de ce dimanche nous rejoignent dans ce défi. Nous avons d’abord le prophète Jérémie qui nous invite à mettre toute notre confiance en Dieu. Dans la première lecture il confronte l’autosuffisance de ceux qui se passent de Dieu et choisissent de vivre en marge de Ses propositions, à l’attitude de ceux qui choisissent de faire confiance à Dieu et de se confier entre ses mains. Le prophète avertit que se passer de Dieu, c’est marcher sur un chemin de mort et renoncer au bonheur et à la vie pleine. « Maudit l’homme qui met sa foi dans un mortel… ». « Beni soit l’homme que met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Il sera comme un arbre, planté près des eaux, qui pousse, vers le courant, ses racines. »

L’Evangile proclame « heureux » ceux qui construisent leur vie à la lumière des valeurs proposées par Dieu et malheureux ceux qui préfèrent l’égoïsme, l’orgueil et l’autosuffisance. Elle suggère que les favoris de Dieu sont ceux qui vivent dans la simplicité, l’humilité et la faiblesse, même si, à la lumière des critères du monde, ils sont malheureux, marginaux, incapables de faire entendre leur voix devant le trône des puissants qui président aux destinations du monde.

Heureux si nous nous sentons pauvres. Notre incapacité est notre richesse. Si nous l’embrassons vraiment, cela nous garde toujours ouverts, prêts à recevoir.

Heureux ceux qui meurent de faim et pleurent. Dieu les accueillera dans son sein, comme un Père aimant.

Heureux quand tu vis en paix, au milieu de la haine, du mensonge, de la diffamation… Si tu les endures avec dévouement, héroïquement, rendant le bien au mal, tu recevras, comme fruit, le don total de la libération intérieure.

Mais malheur à ceux qui ne se rendent pas compte que la richesse est un confort éphémère, et que la nourriture ne nous satisfait jamais complètement. La notoriété ne nous soutient qu’un instant. Mais l’humilité est un soutien permanent.

Avoir un cœur de pauvre c’est être tout petit et s’émerveiller comme savent le faire les enfants ou certaines personnes âgées, c’est accueillir les petites joies de la vie sans honte ni scrupule, et traverser les épreuves de même.

La seconde lecture, parlant de notre résurrection – conséquence de la résurrection du Christ – suggère que notre vie ne peut être lue exclusivement à la lumière des critères de ce monde : elle prend son sens plein et total lorsque, par la résurrection, nous fleurissons dans l’homme Nouveau. Maintenant, cela n’arrivera que si nous ne nous conformons pas à la logique de ce monde, mais dirigeons notre existence vers Dieu et vers la vie pleine qu’Il a pour nous.

Seigneur, fais-nous rechercher cette pauvreté qui donne le bonheur, et fais-nous travailler pour que tout le monde la découvre.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.