ÉVANGILE « Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30)

En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

HOMELIE

« Je suis doux et humble de cœur »

La liturgie de ce dimanche nous apprend où trouver Dieu. Elle nous assure que Dieu ne se révèle pas dans l’arrogance, l’orgueil, l’autoritarisme, mais dans la simplicité, l’humilité, la pauvreté, la petitesse.

La première lecture nous présente un envoyé de Dieu qui vient à la rencontre des hommes dans la pauvreté, l’humilité, la simplicité ; et c’est ainsi qu’il élimine les instruments de guerre et de mort, et établit la paix définitive.

Une certaine vision du monde et de la vie défend la nécessité d’armer des armées redoutables, de dépenser une part considérable des budgets des nations dans des instruments de mort toujours plus sophistiqués, pour imposer, par la force et la peur, la paix et la sécurité dans le monde. Zacharie nous dit que la logique de Dieu est différente : Il arrive désarmé, pacifique, humble, sans arrogance, et c’est ainsi qu’Il sauve et libère l’humanité.

L’Evangile commence par une prière de louange que Jésus adresse au Père. Jésus loue le Père parce que la proposition de salut que Dieu fait aux hommes (et qui a été rejetée par les « sages et intelligents ») a trouvé accueil dans le cœur des « petits ». Les « sages et intelligents » sont certainement ces « pharisiens » et « docteurs de la Loi », qui ont rendu la Loi absolutisée, qui se sont estimés justes et dignes de salut parce qu’ils ont scrupuleusement accompli la Loi, qui n’ont pas voulu laisser le système religieux être remis en cause, dans lequel ils s’étaient installés et qui, selon eux, garantissait automatiquement leur salut. Les « petits » sont les disciples, les premiers à répondre positivement à l’offre du « Royaume » ; et ce sont aussi les personnes pauvres et marginalisées (les malades, les publicains, les prostituées, les gens simples…) que Jésus rencontrait chaque jour sur les routes de Galilée, considérées comme maudites par la Loi, mais qui ont accueilli, avec joie et enthousiasme, la proposition libératrice De Jésus.

En fait, les critères de Dieu sont assez étranges, vus d’ici-bas, avec la lentille du monde… Nous les humains admirons et encensons les sages, les intelligents, les intellectuels, les riches, les puissants, les beaux, et nous voulons les laisser (« les meilleurs ») diriger le monde, faire les lois qui nous gouvernent, dicter la mode ou les idées, définir ce qui est correct ou non. Mais Dieu dit que les choses essentielles sont bien plus vite perçues par les « petits » : ce sont eux qui sont toujours disponibles pour accueillir Dieu et ses valeurs et pour prendre des risques dans les défis du « Royaume ». Combien de fois les pauvres, les petits, les humbles sont-ils ridiculisés, traités d’incapables, par nos « éclairés », faiseurs d’opinion, qui « savent tout » et qui tentent d’imposer aux autres leurs visions personnelles et leurs pseudo-valeurs. La Parole de Dieu enseigne : la sagesse et l’intelligence, l’accomplissement scrupuleux des lois ne garantissent pas la possession de la vérité ; ce qui garantit la possession de la vérité, c’est d’avoir un cœur pur et simple, ouvert à Dieu et à ses propositions. Accueillir Dieu, c’est devenir Simple comme Lui et L’accueillir présent en chaque pauvre qui a besoin de nous.

Dans la seconde lecture, Paul invite les croyants – attachés à Jésus depuis le jour du Baptême – à vivre « selon l’Esprit » et non « selon la chair ». La vie « selon la chair » est la vie de ceux qui sont ancrés dans l’égoïsme, l’orgueil et l’arrogance ; la vie « selon l’Esprit » est la vie de ceux qui accueillent les propositions de Dieu. La vie « selon la chair » engendre la mort, et la vie « selon l’Esprit » engendre la vie. Le chrétien doit vivre « selon l’Esprit ». Dans la perspective de Paul, le salut nous vient par Jésus-Christ et agit en nous par l’Esprit.

«Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos».

Unis aux milliers de personnes qui vivent fatiguées et opprimées par tant d’oppression, nous te remercions, Seigneur, de nous accorder ton repos.

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