Une formation en trois modules pour les prêtres, diacres, laïcs en mission ecclésiale nous a été proposée.

En Eglise, prévenir les abus, agressions sexuelles et maltraitances sur mineur et personne vulnérable. Sortir du silence et du secret.

 

La première journée à Myans, nous étions conviés le matin pour repartir du rapport de la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Eglise (C.I.A.S.E.)

Monseigneur Philippe Ballot a présenté les deux dispositifs diocésains mis en place : La cellule de veille (qui a le souci de, informe et propose des formations) et la cellule d’écoute (Un téléphone le 06 65 35 32 73 et une adresse mail ecoute.abus@catholique73.fr

7 personnes formées à l’écoute, qui proposent des entretiens en binômes, au service des victimes pour les recevoir et les écouter)

L’après-midi menée par Pierre Van Espen Théologien et accompagnateur psychosocial, portait sur les aspects anthropologiques et théologiques. Rappel que notre Dieu est venu dans la chair d’un enfant, l’Eglise comme corps. « Les victimes prophétisent aussi l’Eglise ! Et si Dieu décidait de nous parler par la bouche des victimes ? « Distinguer sans diviser, unir sans confondre ».

 

La deuxième journée était plus tournée vers le côté psychologique.

Le matin un psychologue clinicien nous a rappelé les effets du trauma pour la victime et notamment l’amnésie traumatique, ce mécanisme de défense qui coupe la mémoire, comme un disjoncteur… La mémoire traumatique est donc partielle et trop souvent remise en cause par la justice alors que, justement, cette mémoire est abimée…

Après un trauma les risques sont nombreux : Dissociation, mémoire traumatique ; trouble de l’attention, sidération ; figement ou comportement agressif ; manque de relations ; automutilation ; conduites à risques et addictions diverses ; isolement ; suicide… Une bombe à retardement !  Heureusement il existe des thérapeutes spécialisés dans ce type de trauma ; la bonne nouvelle est que la victime peut se « réparer » à tout âge.

Janine Noël, neuropsychologue et accompagnatrice spirituel nous a ensuite mise en garde contre les abus possibles d’un mauvais accompagnement spirituel. Pour éviter tout abus, les accompagnants doivent être formés, supervisés, respecter une certaine distance et vouvoyer l’accompagné.

 

La troisième journée était plus orientée solution : « Comment signaler et Protéger ? »

Ce sont les services départementaux de la protection de l’enfance qui sont venu nous expliquer leur fonctionnement. Rappeler les lois et les condamnations possibles pour non-assistance à personne en danger et l’obligation qui est faite à tout citoyen, lorsqu’il est au courant de faits sur personnes faibles, de signaler ces faits auprès de la police ou gendarmerie ou du procureur de la république ; sinon elle encoure 3 ans d’emprisonnement et 45000€ d’amende. Si certains souhaitent garder l’anonymat, dans ce cas il faut faire la déclaration par téléphone au 119 numéro ouvert 24h/24.

 

Ensuite ce sont les services du département qui étudient les signalements, vont dans les familles pour mettre en place des mesures éducatives, accompagnent les parents… Il y a 7 maisons sociales en Savoie dont une à Aix les Bains et tous les lundis une commission analyse les nouvelles informations préoccupantes. Ces informations peuvent et doivent être faites par tous : médecins, enseignants, mais aussi accompagnateurs d’enfants, parents, grands-parents, voisins…

Nos trois journées de formation se sont terminées par un échange entre les participants, une évaluation de cette formation et une interview avec le service communication du diocèse.

 

Cette formation pourrait être amenée à être redonnée l’année prochaine pour un public plus élargi.

 

Eudes Bouvier

 

 

 

 

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