ÉVANGILE « Il enseignait en homme qui a autorité » (Mc 1, 21-28)

Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. » L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui. Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée.

4° dimanche ordinaire – B – Homélie.

« Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur ».  C’est antienne de la prière du psaume de ce dimanche qui nous rappelle  l’initiative continuelle du Dieu de la bible  pour se faire connaître,  pour s’approcher  de nous  dans une relation d’amitié, une relation d’alliance. L’auteur de la lettre aux hébreux, un juif disciple du Christ, s’adressant à ses frères de religion résume cela en écrivant :

«  Souvent dans le passé Dieu a parlé à nos pères par les prophètes sous des formes fragmentaires et variées, mais dans les derniers  temps, dans les temps où nous sommes, il nous a parlé par ce fils  qu’il a établi héritier de toutes choses » Oui, Dieu a eu besoin de porte parole, de prophètes pour se faire connaître. Moïse est le prototype, l’image  de tous les prophètes de la première alliance, ce que nous appelons l’ancien testament. Et puis un jour de l’histoire,  Dieu lui-même vient à la rencontre de l’homme en Jésus le Christ. Ce n’est plus une parole qui nous est rapportée, mais c’est Dieu s’est fait l’un de nous et parle notre langage. «  Le verbe s’est fait chair », écrit saint Jean. La nouvelle alliance, le nouveau testament, c’est le temps que nous vivons aujourd’hui, le temps depuis la vie terrestre de Jésus et le témoignage des apôtres.

Un enseignement donné avec autorité remarquent les contemporains de Jésus, et un enseignement qui fait autorité. Voilà un signe de plus  qui leur est donné de la divinité de Jésus. C’est la façon de parler de Dieu. Dès la première page de la bible, Dieu parle avec autorité, Dieu dit et ce qu’il dit advient : «  que la lumière soit et la lumière fut ». La révélation est terminée à la mort du dernier apôtre, tout est dit, il n’y a rien à rajouter, il y a à méditer et à comprendre, à ruminer la parole, nous dit Saint François de sales. C’est le travail de chaque génération, et nous savons bien par expérience  que chaque génération  est un nouveau continent à évangéliser.

Par contre si l’on entend parler de  révélations ici ou là, de message, ou de je ne sais quel avertissement où il est question de catastrophe ou de punition, c’est clair que ça n’a rien à voir avec la bonne nouvelle, avec l’évangile. Et l’Eglise exerce toujours son devoir de discernement pour dire si c’est conforme ou non à l’évangile. Rien ne peut être ajouté ou retranché. Si c’est conforme à l’évangile,  si cela souligne à un moment donné tel aspect particulier de l’évangile, tant mieux. Mais ce n’est jamais un objet de foi.

La parole de Dieu est toujours au cœur de notre liturgie,  au cœur de la messe tout comme aussi au cœur de la célébration de tous les sacrements, tout comme aussi elle doit être au cœur de notre prière, communautaire ou individuelle. Nous commençons par écouter : le rite d’accueil, le début de la messe est fait pour nous mettre en état d’écoute, pour que nous puissions dire comme le jeune Samuel :

«  Parle Seigneur, ton serviteur écoute »

Et lorsque nous avons écouté nous pouvons alors prendre la parole, à la messe c’est le temps de la proclamation de la foi et le temps de la prière universelle.
Ecouter, c’est la première attitude du croyant qui devient priant. Il y a quelques années maintenant dans un texte qui s’appelait  « aller au cœur de la foi », les évêques de France écrivaient :

« La parole de Dieu est pleinement goûtée par celui qui la fréquente longuement. Ecouter, c’est autre chose qu’étudier. Quand on écoute on entre dans un processus de transformation. On ne cherche pas à retrouver ce qu’on connaît déjà. On écoute pour se nourrir de ce qu’on entend. Celui qui écoute accepte d’être déplacé dans son regard renouvelé  au-dedans. Il consent à devenir différent à force d’écouter…. »  Dimanche dernier nous célébrions le dimanche de la parole en même temps que le grand prédicateur que fut saint François de Sales que saint Vincent de Paul, son contemporain appelait « l’évangile  parlant »

Nous avons de multiples moyens d’être à l’écoute de la parole à travers diverses publications. Face au texte ne laissons pas trop vite divaguer notre esprit dans des pensées que l’on croit pieuses et qu’on a même parfois le toupet d’attribuer à l’Esprit Saint. Ecoutons ce que l’auteur a voulu dire dans cet écrit qui date de plusieurs siècles, qui est né dans un contexte, une civilisation qui n’a rien à voir avec la nôtre.   Ecoutons, c’est sans doute ce que nous savons faire le moins, c’est le premier commandement avant les 10 paroles de vie « Ecoute Israël je suis le Seigneur ton Dieu ». Et c’est aussi le premier mot de la règle de saint Benoit dont s’inspirent tous les moines et moniales de l’occident : ECOUTE. Ecoutons donc avant de nous répandre en prières bavardes comme si notre Père ne savait pas ce dont nous avons besoin.

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