ÉVANGILE « Il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ » (Mt 13, 44-52)

En ce temps-là, Jésus disait à la foule ces paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. Ou encore : Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle. Le royaume des Cieux est encore comparable à un filet que l’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. » « Avez-vous compris tout cela ? » Ils lui répondent : « Oui ». Jésus ajouta : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »

HOMELIE

17° dimanche ordinaire- année A –  Sainte Anne et saint Joachin

Saint Anne et saint Joachin que nous fêtons aujourd’hui à Fournet, les grands parents maternels de Jésus, ne nous sont pas connus par les évangiles mais par la tradition orale et par des évangiles apocryphes. Nous connaissons par contre le grand père paternel dans la généalogie que nous donne l’évangile de Matthieu « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie de laquelle naquit Jésus que l’on appelle Christ ». C’est une information essentielle pour les juifs car elle place Jésus dans la  lignée du fameux roi David, lignée dans laquelle devait naître le messie. En célébrant ainsi la famille de Jésus nous prenons conscience de la réalité de l’incarnation, du fait qu’en naissant à notre monde Dieu s’insère bien dans notre humanité, il ne tombe pas comme ça du ciel. L’évangile de saint Matthieu, celui que nous lisons cette année le dimanche,  insiste particulièrement sur l’humanité de Jésus en commençant son évangile par une généalogie qui n’a aucune  prétention historique mais qui est  l’affirmation théologique de la naissance de Dieu à notre humanité. Et pour bien marquer cela, le symbole de l’évangile de Matthieu, on dirait son logo aujourd’hui est un enfant, un enfant. En naissant ainsi dans une famille, à une époque bien déterminée, dans un pays particulier, Dieu veut se faire le contemporain de chacun, Dieu  se fait proche de chacun.

En fêtant la famille de Jésus nous nous sentons légitimement de sa famille d’autant qu’il a clairement affirmé : « celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère » Les liens du sang sont importants puisque nous fêtons la famille de Jésus, mais plus encore ce qui fait la gloire de ses grands parents comme de ses parents c’est d’avoir été attentifs à la volonté de Dieu. Et se sont les mêmes liens qui nous unissent au Christ et nous unissent entre nous : être attentifs à sa parole pour réaliser chacun notre vocation afin que l’Eglise, la communauté des croyants soit une famille joyeuse, ouverte et accueillante. N’est-ce pas là le trésor de la parabole, ce trésor enfoui dans le champ de nos vies, la perle fine cachée au milieu de la multitude de nos préoccupations. Un trésor assez précieux, une perle assez rare pour orienter nos vies. On a l’exemple de quelques grands saints dont la découverte de Dieu a bouleversé la vie. Paul complètement retourné sur le chemin de Damas où il se rendait pour éradiquer les disciples de Jésus de la communauté juive locale. Saint François d’Assise qui se dépouille de tout y compris de ses vêtements pour se réfugier sous le manteau de évêque. Plus prêt de nous,  Charles de Foucault qui déclare après sa conversion : « Aussitôt que je cru qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ».

Leur découverte les conduit à un choix radical. Nous ne sommes pas tous appelés à être des François d’Assise ou des Charles de Foucauld mais leur exemple nous montre que quel que soit notre état de vie il doit être éclairé par l’absolu de Dieu. C’est cette conviction qui a poussé saint François de Sales à écrire son introduction à la vie dévote, dans le langage d’aujourd’hui on dirait son introduction à la spiritualité : « Presque tous ceux qui ont traité de la vie spirituelle l’ont fait à l’intention des personnes qui vivent loin des affaires du monde ou du moins ont traité pour les conduire à cet éloignement. Mon intention au contraire est d’instruire tous ceux qui vivent dans les villes, dans les maisons, à la cour, ceux qui ont une famille et doivent mener une vie extérieurement semblable à celle des autres » (VD4)

Gardons au cœur ce désir de trésor, ce désir de Dieu, qui saura nous guider dans nos choix quotidiens. Il y a aussi la parabole du filet. Jésus reprend avec une autre image, le même enseignement que dans la parabole de l’ivraie et du bon grain de dimanche dernier : c’est le temps de la pêche comme c’est le temps des semailles. L’heure n’est pas au tri, c’est le travail de Dieu. Pour nous c’est l’heure de jeter les filets comme c’est l’heure de semer à profusion.

 

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