ÉVANGILE « Tandis qu’il les bénissait, il était emporté au ciel » (Lc 24, 46-53)

En ce temps-là, Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur dit : « Il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. à vous d’en être les témoins. Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une puissance venue d’en haut. » Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit. Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie. Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.

HOMELIE

Ascension – Homélie. 2022

La première lecture nous a fait entendre les premières lignes du livre des actes des apôtres, et le passage de l’évangile nous a fait entendre les dernières lignes de l’évangile de saint Luc qui nous accompagne tout au long de cette année liturgique. Comme dans l’évangile, Luc s’adresse au même lecteur : Théophile,  ce qui signifie : celui qui aime Dieu.  Il s’adresse donc à chacun d’entre nous qui sommes réunis au nom du Christ. Ainsi par son témoignage, Luc veut- il rejoindre tous les croyants, veut nous rejoindre comme il nous en avertit  au début de l’évangile : «  Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui dès le début, furent les témoins oculaires et sont devenus les témoins de la parole. C’est pourquoi j’ai décidé,  moi aussi, après m’être informé soigneusement de tout depuis les origines, d’en  écrire pour toi, cher Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus. »

De dimanche en dimanche nous lisons cette année l’évangile de saint Luc et le temps pascal nous fait lire des passages du livre des actes des apôtres, ce livre des merveilles, celles de l’action de l’Esprit Saint dans la vie du monde, des gens et de l’Eglise. Un livre de fragilités aussi où des questions difficiles se posent, où des conflits et des divisions naissent. Jésus quitte ses disciples avec cette promesse qui vaut encore pour nous aujourd’hui : « vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint, vous serez mes témoins jusqu’au bout de la terre et pour tous les hommes » Cet Esprit vous aidera à écrire au long des âges le livre des merveilles. Cela n’empêche pas nos fragilités et nos incompréhensions comme les disciples qui  n’ont encore rien compris le jour de l’ascension puisqu’ils demandent : «  Est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël ? » Malgré cela Jésus leur fait confiance comme il nous fait confiance aujourd’hui.

C’est cette certitude ou au moins cette espérance qui 40 jours après Pâques nous  rassemblent pour célébrer la fête de l’ascension, une fête qui est typiquement chrétienne puisqu’elle célèbre la fin de la présence sensible, perceptible du Christ sur cette terre, le temps de l’Esprit Saint et le début de la mission de l’Eglise.

Vous savez que la date se Pâques est fixée  selon le commandement de Moïse en fonction de la lune de printemps et la pentecôte 50 jours après. Ce sont deux fêtes de l’ancienne alliance reprises dans la célébration de la nouvelle alliance en Christ alors que l’ascension est une fête typiquement chrétienne. 40 cela évoque bien des événements dans la bible. Parmi tous les sens symboliques de ce chiffre, j’en retiens un : dans la tradition juive pour former un rabbin il faut 40 jours ou s’il est moins doué  il faut 40 semaines ou encore 40 mois et même s’il le faut 40ans…. Pendant 40 jours   après la résurrection Jésus a continué à former ses disciples, les a préparés à une autre forme de sa présence, il les assure de sa force et de son assistance : à eux maintenant de jouer, de prendre leurs responsabilité. « Galiléens, pourquoi restez vous là à regarder le ciel ? »  Gardez bien les pieds sur la terre, c’est là que l’Esprit vous rejoint.  C’est maintenant le temps de la mission, le temps de l’Eglise. Le temps de témoigner les yeux tournés vers l’avenir, vers le retour du Christ c’est-à-dire vers notre accomplissement et l’accomplissement du monde en lui. C’est cette espérance qui donne son sens dernier à notre vie comme à chacune de nos actions. La prière eucharistique N°3 l’exprime clairement : «  En faisant mémoire de ton fils, de sa passion qui nous sauve, de sa glorieuse résurrection et de son ascension dans le ciel, alors que nous attendons son dernier avènement,  nous t’offrons Seigneur en action de grâce ce sacrifice vivant et saint »

La fête de l’ascension nous invite à faire deux mouvements : d’abord à lever les yeux pour regarder plus loin, pour regarder le but : notre humanité glorifiée en Dieu et puis ensuite elle nous invite à regarder la terre, à regarder notre monde et sa réalité, là où le ressuscité nous envoie en mission, là où il est avec nous, tous les jours jusqu’à la fin du monde.

Après la résurrection, Jésus a essayé pendant 40 jours de parfaire la formation des apôtres, il avait fallu 40 ans à Moïse pour faire un peuple partenaire de l’alliance à partir d’une bande d’esclave en fuite, combien de temps faudra-t-il pour que l’Esprit nous fasse comprendre que nous sommes tous les enfants chéris du même Père.
Il est venu,

                    Il est là,

                                  Il reviendra.

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