Évangile « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 14-20)

Après l’arrestation de Jean le Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.

Homélie du 24 Janvier 2021– Saint François de Sales.

Ce dimanche de la parole tombe le jour de la fête de saint François de Sales, une coïncidence de date qui va nous permettre de réfléchir sur la parole de Dieu à la lumière de la vie  et de l’enseignement de ce grand prédicateur et diffuseur de la parole que fut saint François. Il a beaucoup prêché en Savoie comme en France et il demande à ses prêtres de prêcher et d’organiser partout le catéchisme pour les enfants comme pour les adultes, la connaissance de la parole étant le meilleur remède conte les hérésies et les fausses dévotions. Pour cela il veille à la formation de ses prêtres et les exhorte « à vaquer sérieusement à l’étude car la science pour un prêtre est le 8° sacrement de l’Eglise ». Dans une homélie de l’ascension il déclare : « Notre Seigneur commanda aux apôtres de prêcher l’évangile, il ne leur ordonna pas de l’écrire mais de prêcher. Avant de monter au ciel, il établit dans son Eglise non pas des écrivains mais des pasteurs et des docteurs. C’est en entendant la prédication que la foi s’est établie dans le monde….C’est pour cela qu’il a appelé sa doctrine non pas eugraphie, c’est à dire bel écrit mais évangile, c’est-à-dire bonne nouvelle. Il n’a jamais dit : écrivez l’évangile à toute créature mais il a dit prêchez. » Saint Vincent de Paul, contemporain de saint François, l’appelait « l’évangile parlant ». Pour que la parole donne du fruit, il faut la semer : «  la terre ne va pas prendre la semence dans la grange mais le laboureur la porte au champ et de sa main l’épand. La parole de Dieu doit être prêchée et annoncée…Il n’est point de terre si ingrate que l’amour du laboureur ne féconde …C’est à nous de bien planter et arroser, mais donner l’accroissement cela n’appartient qu’à Dieu. »

Les textes de la parole de Dieu ont été écrits il y a de 2.000 à 3.000 ans, nous la lisons traduite dans notre langue mais est-on bien sûr de comprendre ce que l’auteur sacré a voulu dire. C’est pour cela que nous devons recevoir la parole dans la tradition de l’Eglise et non au gré de nos sentiments ou fantaisies «  La tradition est nécessaire, dit-il, et l’idée de vouloir puiser la doctrine au souffle de l’Esprit-saint est tout à fait insensé. On attribuerait aux écritures autant de signification qu’il y a de têtes. L’Eglise est comme une colombe, elle a deux ailes : l’écriture et la tradition » La parole reçue est faite pour être méditée, intériorisée, ruminée dit saint François « Le seigneur de l’ancien testament ne voulait pas recevoir en sacrifice les animaux qui ne ruminaient pas… Hélas, il y a tant de personnes qui entendent la divine parole, mais que font-elles, sinon l’engloutir comme les corbeaux, ours et lion, sans la ruminer. »

Ce grand prédicateur se fait aussi écrivain. Tous les conseils qu’il donne aux uns et aux autre et dans la prédication, il les rassemble dans son livre « l’introduction à la vie dévote », on dirait dans le langage d’aujourd’hui : l’introduction à la vie spirituelle. Il l’écrit en français et non en latin, pour qu’il soit accessible à tous car la vie spirituelle n’est pas réservée aux clercs ou aux  religieux mais elle faite pour les artisans comme pour les soldats, pour les paysans comme pour les femmes mariées car  dit-il « lorsque Dieu créa le monde, il ordonna aux plantes de porter des fruits chacune selon son genre. Ainsi demande-il aux chrétiens qui sont les plantes vivantes de l’Eglise de produire des fruits spirituels mais chacun selon sa condition sociale et son état de vie »

Certains confrères évêques notamment celui de Belley lui demandent des conseils pour la prédication. Il les résume ainsi : « Plus vous en direz moins on retiendra, moins vous en direz, plus on profitera. On éteint la lampe quand on y met trop d’huile et on suffoque les plantes en les arrosant outre mesure. Les médiocres prédicateurs sont recevables s’ils sont courts, et les excellents sont à charge s’ils sont trop longs »

……………. Alors pour suivre les conseils de saint François, j’arrête là.

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