Évangile « L’Esprit Saint vous enseignera tout » (Jn 14, 15-16.23b-26)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »

HOMELIE

La pentecôte comme Pâques sont des fêtes de l’ancienne alliance. A Pâques on célèbre la sortie d’Egypte, le passage de la servitude à la liberté et à pentecôte, sur une vieille fête cananéenne des premières moissons comme don de Dieu, on y a greffé la fête du don de la loi, des 10 paroles de vie au Sinaï. Ces fêtes rassemblent de très grandes foules à Jérusalem, des «  foules venues de toutes les nations sui sont sous le ciel », nous dit le livre des actes des apôtres. Parce qu’il n’y a qu’un seul temple au monde où se célèbre la liturgie, le temple de Jérusalem. La foule nous est décrite dans le passage des actes que nous avons entendu, elle provient de tous les pays du bassin méditerranéen. Foule aux langages et aux accents très divers, aux costumes sans doute aussi très divers, foule joyeuse et pieuse de tous les pèlerinages qui emplit les rues de la ville et les cours du temple. L’évangile de saint Luc nous raconte comment Jésus et sa famille avait l’habitude de monter à Jérusalem et de se joindre à cette foule pèlerine pour la fête de la Pâque.

Or voici que ce jour de la fête, un violent coup de vent vient secouer la maison où les apôtres étaient réfugiés derrières des portes bien verrouillées depuis la mort de Jésus. Et oubliant leur peur, ils vont au devant de la foule et proclament la nouvelle du Christ ressuscité, et chacun nous dit le texte,  entend la nouvelle dans sa langue : « Comment se fait-il que chacun d’entre nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ». C’est  ce passage de l’écriture qui aujourd’hui, retient mon attention. Il nous dit comment l’évangile, la bonne nouvelle du Christ peut être entendu par tous quel que soit sa langue, sa culture, sa race, son âge,  son état de vie…. La preuve nous est donnée chaque année par les adultes qui  demandent, se préparent et reçoivent le baptême. Par la trentaine d’adultes qui ont reçu le sacrement de confirmation cette veille de pentecôte. La preuve nous est donnée par ces enfants en âge scolaire qui avec leurs parents, leur catéchiste, leur groupe de catéchisme se préparent et reçoivent le baptême. Chacun à sa façon et selon son âge peut comprendre et accueillir l’amour de Dieu. Un enfant l’accueille  comme un enfant, un adulte comme un adulte « chacun dans son propre dialecte, sa langue maternelle. » Et cet accueil n’est pas une arrivée mais c’est le début d’un chemin qui s’ouvre, d’un chemin où l’on n’avance pas en solitaire mais en Eglise, en communauté de foi.  Saint Grégoire dit :   « comme des gens qui marchent sur la glace qui pour tenir ferme et solide se prennent par la main ou dessous le bras afin que si l’un d’entre eux glisse , il puisse être retenu par l’autre » J’aime bien citer aussi cette phrase de saint François de Sales à son ami, dans le traité de l’amour de Dieu : «  Hé Théotime, ne sais-tu pas que tu es en chemin et que le chemin n’est pas fait pour s’assoir mais pour marcher ? Il est tellement fait pour marcher, que marcher s’appelle cheminer. » Et sur ce chemin chacun va à son rythme et selon sa force : on ne demande pas le même effort à un enfant qu’à un adulte. Dieu ne demande pas à tous le même effort. Je vais encore citer saint François de Sales, le passage d’une lettre à la baronne de Chantal : « Dieu prend plaisir à vous voir faire vos petits pas, et comme un père qui tient son enfant par la main, il accommodera ses pas aux vôtres et se contentera de n’aller pas plus vite que vous » Voilà l’enseignement de ce vent de pentecôte, de ces baptêmes célébrés à des âges différents : Dieu parle notre langage et accommode ses pas aux nôtres.

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