ÉVANGILE « Des fleuves d’eau vive couleront » (Jn 7, 37-39)

Au jour solennel où se terminait la fête des Tentes, Jésus, debout, s’écria : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive. » En disant cela, il parlait de l’Esprit Saint qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui. En effet, il ne pouvait y avoir l’Esprit puisque Jésus n’avait pas encore été glorifié.

HOMELIE

7° dimanche de Pâques- C

Jeudi dernier nous avons laissé les apôtres qui regardaient vers le ciel, alors que deux hommes en vêtements blancs venaient leur dire : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder le ciel », c’est-à-dire qu’attendez-vous avant de vous mettre  au travail, c’est à vous maintenant de témoigner de l’évangile, de cette bonne nouvelle pour tous. Commence alors le temps de l’Eglise, notre temps, ce temps que  chaque génération a à vivre. C’est maintenant le temps de regarder la terre, notre monde et l’ensemble de nos frères. Avant son départ Jésus avait prié pour eux, avait prié pour nous, «  pour tous ceux qui grâce à leur parole croiront en moi ». Dans sa prière Jésus insiste sur l’unité qui est pour l’Eglise et pour nous une exigence et un défi.  Une exigence de fraternité  même si nous rencontrons l’indifférence ou la haine comme Etienne incompris des siens qui va payer de sa vie sa foi en Christ. C’est aussi une exigence pour la fécondité et la crédibilité du témoignage, de la mission pour pouvoir annoncer à chacun cette parole de l’apocalypse : « Si tu as soif viens, si tu le désires reçois l’eau de la vie, gratuitement »

« Père qu’ils deviennent parfaitement un afin que le monde sache que tu m’as envoyé et  que tu les as aimés comme tu m’as aimé » Et malgré cette prière qui doit résonner comme le testament du Christ, que de divisions, que de haine parfois à certaines époques entre ceux qui se réclament du même Christ et du même évangile. Nous héritons d’un lourd passé  où tant d’obstacles se sont accumulés, un passé  qui oblige à l’unité, non pas une unité de convenance, de langue de bois, de discipline ou de peur mais à une unité qui ressemble à celle qui existe en Dieu : Père, Fils et Saint Esprit, un seul Dieu. Une unité qui n’a rien à voir avec l’uniformité mais qui accepte la différence et invite au dialogue. Ce n’est pas évident, c’est difficile déjà au sein d’une même Eglise, d’une même communauté, alors bien plus entre des Eglises différentes et avec ceux qui ne partagent pas notre foi. C’est pourtant le défi que le Christ nous demande de relever : reconnaitre un frère en chacun. Christ ne nous a jamais invités à la croisade, à faire de la croix un étendard de guerre, il nous invite au témoignage, au témoignage de notre vie, pas de nos discours. Ce que le pape François traduit en disant que l’Eglise ne peut pas grandir par prosélytisme mais en faisant envie. Posons-nous franchement la question : faisons-nous envie ? Les non chrétiens peuvent-ils dire des chrétiens comme ceux des actes des apôtres :     «  voyez comme ils s’aiment ».

Divisés, les chrétiens proclament pourtant la même foi dans ce qu’on appelle le symbole des apôtres, un trésor de l’Eglise indivise, c’est-à-dire d’avant les divisions. L’étymologie du mot symbole, sunbolos en grec, signifie : ce qui unit et son contraire c’est le mot diabolos, diable, ce qui divise. Ce diviseur on le voit apparaitre dès la première page de la genèse pour mettre la division entre l’homme et la femme, entre Dieu et la création. On aurait sans doute besoin d’expliquer la foi qui est contenue dans ces mots, ce symbole du début de l’Eglise. Je vais en expliquer un aujourd’hui : je crois en l’Eglise catholique. Je suis sûr que l’immense majorité d’entre vous croient dire : je crois en mon Eglise qu’on appelle catholique. Ce mot catholique veut dire universel. Nous affirmons donc notre foi en l’Eglise universelle, pas la nôtre mais celle du Christ qui est au-delà de nos divisions humaines.

Oui, viens Esprit-saint, lave ce qui est souillé, assouplis ce qui est raide, rends droit ce qui est faussé, nous pourrons alors marcher vers l’unité pour laquelle le Christ a prié.

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