ÉVANGILE « Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison » (Mc 13, 33-37)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

Homélie

Reviendra t il le soir à minuit, au chant du coq, le matin ou bien en plein midi ? «  Veillez car vous ne savez pas quand le maître reviendra… ce que je vous dis là, je le dis à tous : veillez »

Voilà le message de ce premier jour de l’an, ce premier dimanche de l’année liturgique qui comme le dernier dimanche de l’année, le dimanche du Christ roi de l’univers tourne nos regards et nos préoccupations vers  la présence du Seigneur parmi nous  et vers son retour à la fin du temps.

Ce début d’année liturgique  n’a pas un grand retentissement médiatique  et pourtant c’est un événement important pour tous les catholiques du monde. Le changement d’année  se manifeste concrètement par la fermeture de l’évangile de St Matthieu pour ouvrir l’évangile de St Marc qui va nous accompagner jusqu’à l’année prochaine. Il s’agit bien de la même bonne nouvelle mais reçue à travers le témoignage d’une autre communauté. La diversité des évangiles nous permet ainsi d’aborder la même  réalité avec des regards différents et complémentaires.

En ce début  d’année regardons comment au cours de l’histoire  s’est organisée l’année liturgique. Le noyau central  c’est Pâques, la nouvelle de la mort et de la résurrection du Christ, jour  où Jésus se présente aux apôtres réunis, de même 8 jours plus tard. Ainsi la célébration du mystère pascal  se fait chaque huitième jour qui sera bientôt nommé  dans nos langues issues du latin, le jour du Seigneur ou dimanche  contrairement à l’allemand ou l’anglais qui continuent à garder l’appellation primitive de  jour du soleil.

Et dès le 2° siècle    les chrétiens commencent à faire mémoire, une fois l’an de la passion et de la résurrection, le premier dimanche qui suit la pleine lune de l’équinoxe de printemps. Ce qui explique que compte tenu des lunaisons, la date de Pâques  varie entre le 26 mars et le 23 avril.

Nous n’oublions pas que Pâques est une fête juive, célébrant la libération d’Egypte et que le calcul de la date a été fixé par Moïse lui-même.

50 jours après Pâques dans la religion juive, on célèbre le don de la loi au Sinaï, dès le 3° siècle, l’Eglise primitive va célébrer le don de l’esprit à la Pentecôte. Nous appelons ce temps entre Pâques et pentecôte, le temps pascal.

Puis progressivement se déploie dans l’année la célébration du mystère du Christ. Débute aujourd’hui le temps de l’avent qui nous oriente vers le retour du Seigneur en nous rappelant qu’il reviendra comme il est déjà venu un jour de l’histoire, qu’il vient tous les jours pour les veilleurs que nous sommes. Nous le proclamons à chaque messe après la consécration : il est venu, il est là, il reviendra ! Alors ne nous trompons pas, si le temps de l’avent se termine par la fête de noël, fête de la naissance de Jésus autrefois, le temps de l’avent ne nous fait pas attendre le petit Jésus, c’est du passé, il est venu ! L’avent attire donc notre attention sur il est là, il reviendra.  Dans un sermon sur l’avent, saint Bernard parle de la triple venue du Seigneur.

Contrairement à ce qu’on pense trop souvent l’invitation à la veille n’est pas orientée vers Noël mais vers cette attention qu’il nous faut avoir à la permanente venue de Dieu. Dieu qui vient toujours d’une manière et à un moment imprévisibles. Après Noël viendra  le temps de l’épiphanie qui proclame que la bonne nouvelle est pour toute l’humanité et qu’elle rejoint chacun dans sa culture. Puis avec le mercredi des cendres commencera le joyeux temps du carême, joyeux car il nous veut disponibles pour nous rapprocher du Dieu de notre baptême et plus ouverts à notre prochain en nous reconnaissants les enfants du même Père. Enfin ce sera la pentecôte, le temps de nos fêtes paroissiales et le temps des dimanches qualifiés d’ordinaires…. Ordinaires, oui comme notre vie de tous les jours….Mais finalement pas si ordinaire que  ça puisque c’est dans ce quotidien que Dieu nous rejoint.
Commence aujourd’hui une année nouvelle avec ses différentes couleurs : le violet, couleur de l’attente, du désir de Dieu , de la conversion, couleur aussi de nos deuils.  Le blanc,  couleur de la fête et de la joie. Le  rouge, couleur du feu de l’Esprit et du sang des martyrs. Le vert, couleur de  la vie de tous les jours  vécue dans l’espérance du veilleur.

Que chacun de nous vive une bonne et  heureuse année illuminée par les couleurs de la liturgie.

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