Veux-tu honorer le corps du Christ ?
Ne commence pas par le mépriser quand il est nu.
Ne l’honore pas ici avec des étoffes de soie, pour le négliger dehors où il souffre du froid et de la nudité.
Car celui qui a dit : ceci est mon corps est le même qui a dit :
vous m’avez vu affamé et vous ne m’avez pas nourri.
Quelle utilité à ce que la table du Christ soit chargée de coupes d’or, quand il meurt de faim ?
Rassasie d’abord l’affamé et orne ensuite la table.
Tu fabriques une coupe d’or et tu ne donnes pas une coupe d’eau.
En ornant sa maison, veille à ne pas mépriser ton frère affligé, car ce temple-ci est plus précieux que celui-là.
Qui pratique l’aumône exerce une fonction sacerdotale.
Tu veux voir ton autel ?
Cet autel est constitué par les propres membres du Christ.
Et le corps du Christ devient pour toi un autel.
Vénère-le ! Il est plus auguste que l’autel de pierre où tu célèbres le saint sacrifice.
Et toi tu honores l’autel qui reçoit le corps du Christ et tu méprises celui qui est le corps du Christ.
Cet autel là partout, il t’est possible de le contempler : dans les rues et sur les places et à toute heure tu peux y célébrer la liturgie.