« Observez comment poussent les lis des champs ». (Mt 6,28)

Certainement, ce thème de Carême surprend : nous ne parlons pas de désert, ni de tentations, ni directement de chemin vers Pâques.

Notre imaginaire ne semble guère aller dans ce sens : les plus anciens ont souvent l’impression de servir une Eglise de moins en moins capable d’assumer ce pour quoi elle est faite et assistent au désengagement de leurs enfants dans la foi.

Pour les plus jeunes, le chemin personnel de croissance spirituelle reste peu lié à la communauté chrétienne dans son ensemble.

Les statistiques elles-mêmes ne sauraient indiquer cette tendance. Dans un regard sociétal, l’idée de croissance peut ne pas être comprise face aux propositions de décroissance liées à la crise écologique. Notre société, peinant à se rassembler face au Covid, renvoie une image de déconstruction. Pourtant, en lisant la Parole de Dieu, il nous faut assumer cette vision : « La Parole de Dieu croissait et se multipliait » (Ac 12,24)

L’Eglise des Actes des Apôtres est une Eglise de la Parole (le Christ) qui est source de Vie et invite chaque croyant à grandir. Le renouveau du concile Vatican II veut puiser à cette Parole pour y retrouver l’ardeur de ces premiers temps. Notre être chrétien, parce qu’il est relation au « Dieu des Vivants », est nécessairement vivant et donc en croissance. Chacun d’entre nous, durant ce Carême et par la suite, peut revenir à cette posture : se replonger aux sources pour vivifier la foi, l’espérance et la charité. Nous retrouvons alors cette sainteté proposée à tous par le concile : être de plus en plus figure du Christ en ce monde.

Mais notre croissance personnelle touche nécessairement, par notre communion à l’ensemble, tout le Corps ecclésial qui est le Corps du Christ. Grandir dans la foi, c’est permettre à d’autres de grandir et vouloir que l’Eglise atteigne sa pleine vocations : invisiblement, dans le mystère de la grâce, mais aussi visiblement, par ma présence qui transforme la communauté paroissiale car elle est une présence qui accueille le Christ.

Que nous puissions, durant ce Carême, porter ce souci de notre croissance commune, par notre prière qui suppliera le Seigneur que nous sachions marcher à sa suite, par notre intérêt les uns pour les autres, comme expression de cette communion fraternelle qui prend comme modèle le Christ.

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