VISITES PASTORALES
Il faut que je courre 300 paroisses que j’ai encore à voir. (30 janvier 1606)
Je monte à cheval pour la visite qui durera environ cinq mois (17 juin 1606)
J’ai vu ces jours passés des monts épouvantables couverts d’une glace épaisse de 10 ou 15 piques, et les habitants des vallées voisines me disent qu’un berger mourut gelé dans une fente de 12 piques en allant à la recherche d’une de ses vaches. Ô Dieu, me dis-je, l’ardeur de ce berger était-elle si chaude que cette glace ne l’a point refroidi ? Et pourquoi suis-je donc si lâche à la quête de mes brebis ? (Août 1606)
Ô ma chère fille, que j’ai trouvé un bon peuple parmi tant de hautes montagnes. Quel honneur, quel accueil, quelle vénération à leur évêque. Avant-hier j’arrivais dans cette petite ville (Bonneville) tout de nuit mais les habitants avaient fait tant de lumière, tant de fête que tout était au jour. Ah qu’ils mériteraient un autre évêque ! (A Jeanne de Chantal 2 octobre 1606)
Quand j’ai voulu revoir mon âme à mon retour, elle m’a fait grande compassion car je l’ai trouvée si maigre et défaite qu’elle ressemblait à la mort. Je crois bien qu’elle n’avait presque pas eu un moment pour respirer 4 ou 5 mois durant (fin octobre 1606)
Je suis ici, à Viuz, terre de notre évêché. Or les sujets étaient anciennement obligés de faire taire les grenouilles des fossés et marécages voisins pendant que l’évêque dormait. Pour moi je ne veux point exiger ce devoir. Qu’elles crient tant qu’elles voudront pourvu que les crapauds ne me mordent Point. (20 juillet 1607)
Je suis en visite bien avant parmi nos montagnes en espérance de me retirer pour l’hiver dans notre petit Annecy où j’ai appris à me plaire puisque c’est la barque dans laquelle il faut que je vogue pour passer de cette vie à l’autre. (A Antoine Des Hayes 12 octobre 1607)
