Nous allons célébrer Noël, la naissance, l’Incarnation de Jésus, qui sera appelé le Fils de Dieu.
Il existe dans la mythologie, des histoires de dieux qui prennent une enveloppe humaine et batifolent au milieu de notre humanité, en faisant semblant d’être des humains. Ils ne restent jamais vraiment homme, sauf pour leur plaisir, et parfois même ils tissent quelques petites histoires amoureuses croustillantes.
L’Incarnation n’a rien à voir avec cela. L’Incarnation est le propre de ce que propose la foi chrétienne. Il est vraiment Dieu, et Il est vraiment homme.
Les hommes ont dû tenir ferme les deux principes tout au long de l’histoire. Il ne perd rien en étant homme et il ne perd rien de sa divinité. Il n’est pas amoindri par son humanité et il n’a pas fait semblant d’être homme. Il n’a pas pris une enveloppe humaine. Il est vraiment homme. Il est Fils de Dieu et Il est homme. C’est le propre de la vie chrétienne, parce qu’il n’existe pas d’autre foi, en un Dieu qui s’incarne. Il n’existe pas d’autre confession religieuse, d’autre religion qui va jusqu’à reconnaître dans le visage de cet homme Jésus qu’Il est vraiment le Fils de Dieu.
Le christianisme passe par la réalité, par un corps, par quelque chose de très concret. Il faut pour avoir éprouvé la foi chrétienne, il faut l’avoir éprouvé dans ses tripes, il faut l’avoir éprouvé dans son corps, à l’image finalement de Marie. La Vierge Marie a la foi en un Dieu qui est proche, en un Dieu qui fait Alliance avec les hommes, qui les aime et qui aime leur dire qu’Il est là, tout près d’eux. Mais elle va faire l’expérience dans son corps de la proximité de Jésus, tant et si bien qu’Il s’incarne en elle, il prend sa chair, il s’incarne en elle, il la transforme de l’intérieur pour qu’elle soit véritablement selon sa vocation, mère de Dieu.
Cela s’expérimente dans le fait que lire la Parole de Dieu, la mastiquer et la faire sienne, c’est bien comprendre aussi que cette parole de Dieu, comme le dit l’épître aux Hébreux, est efficace, plus tranchante qu’un glaive, elle atteint jusqu’à la moelle, c’est-à-dire qu’elle doit nous transformer de l’intérieur et notre corps est participant à cette transformation.
Pour nous, c’est la même chose. C’est par notre vie, notre réalité que nous mettons au monde l’annonce d’un Dieu proche, parce que nous le sentons mais nous vivons Dieu proche en nous, Dieu en notre corps comme en notre cœur. C’est important car on a tendance à oublier que le christianisme, c’est d’abord le témoignage d’un rapport vrai et concret avec Jésus.
Le christianisme n’est pas une idée, n’est pas une pensée, et à plus forte raison, n’est pas une sagesse. C’est l’expérience humaine d’un Dieu qui s’est fait homme et qui par notre humanité, continue comme le dira saint Paul, à vivre dans le monde, à naître dans le monde, et nos humanités, sont une humanité de surcroît pour Jésus-Christ.
Cela s’expérimente dans le fait que lire la Parole de Dieu, la mastiquer et la faire sienne, c’est bien comprendre aussi que cette parole de Dieu, comme le dit l’épître aux Hébreux, est efficace, plus tranchante qu’un glaive, elle atteint jusqu’à la moelle, c’est-à-dire qu’elle doit nous transformer de l’intérieur et notre corps est participant à cette transformation.
Saint Augustin dira : « Devenez ce que vous recevez, le Corps du Christ ». Des gestes et des paroles, des actes concrets, de la matière, un peu d’huile, un peu de pain, un peu d’eau, un peu de vin, pour que notre corps lui-même soit transformé et devienne le lieu même de la présence de Dieu, temple de l’Esprit Saint. Ainsi donc, ce mystère de l’Incarnation n’est pas une belle idée, ou un prétexte mais notre histoire pratique avec Dieu.