Évangile  « Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! »                (Lc 17, 11-19)

En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » À cette vue, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus prit la parole en disant : « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

HOMÉLIE

En ce 12 octobre, nous fêtons le 28ème dimanche du temps ordinaire.  Dans trois semaines, ce sera la Toussaint, puis trois semaines après, la solennité du Christ-Roi qui marquera la fin de notre année liturgique avec le début de l’avent. Le temps passe vite ! La rentrée est déjà loin derrière nous. Cela peut nous rendre mal à l’aise : nous pouvons avoir l’impression de manquer de temps pour prier, pour rendre service, pour répondre à nos messages, pour lire, etc. Cela peut nous inquiéter sur le regard que Jésus posera sur nous au soir de notre vie : combien de mourants témoignent qu’ils souffrent de terribles regrets de leur vie, de leur jeunesse. Mais gardons l’espérance, car Dieu regarde beaucoup plus la densité de notre vie, vécue chaque journée. Chaque matin, le Seigneur pose un regard nouveau sur chacun de nous. Il nous pardonne hier, il est donc plein d’espérance pour aujourd’hui.

Alors pour nous stimuler, regardons là-haut, dans le Ciel. Notre pape Léon nous a récemment offert un témoin : saint Carlo Acutis, dont nous honorons pour la première fois sa mémoire ce 12 octobre, lui qui est monté au ciel ce même jour en 2006, foudroyé par une leucémie alors qu’il n’avait que 15 ans. Canonisé le le 7 septembre, c’est le premier saint du XXIème siècle. Un jeune, amoureux inconditionnel de l’Eucharistie, qui tenait toujours son chapelet en main, peut nous donner le goût de l’absolu de Dieu, au quotidien, sans crainte du passé ou de l’avenir. Mais c’est aussi une magnifique figure de sainteté pour apprendre à nous arrêter. A faire une pause. A prendre du temps pour Dieu. A “perdre” du temps pour Dieu, pourrait-on dire. En effet, ses deux piliers étaient la messe quotidienne et l’adoration. Il disait que « l’Eucharistie est l’autoroute pour le Ciel. » C’était le cœur de sa journée. Tout passait après. Quant à l’adoration, c’était un cœur à cœur gratuit, simple, silencieux, mais indispensable pour être dans le réel de sa vie chrétienne : En reprenant les mots du saint Curé d’Ars, Carlo parle ainsi de l’adoration : « Il me regarde et je le regarde. Ce regard m’enrichit. Je laisse le Seigneur m’observer. Il creuse en moi, il façonne mon âme. »

Alors je voudrais vous exhorter, chers paroissiens, en ce début d’année, non pas à courir partout, mais à chercher à mettre en place une habitude de cœur à cœur gratuit avec le Christ. Nous avons tous besoin, peu importe notre foi, de nous arrêter régulièrement pour écouter la voix du Christ. Pour écouter ce qu’il désire pour nous, pour notre paroisse, pour notre Église. Pour Carlo, c’était l’adoration, et elle existe ici sur notre paroisse. Pour d’autres, c’est le chapelet. Pour d’autres, c’est l’oraison, un long temps de prière silencieuse que font en particulier les moines, les religieuses, les prêtres et certains laïcs. Pour d’autres, c’est de venir ici allumer une bougie et s’asseoir sur un banc, dans la journée. Pour d’autres encore, c’est de contempler avec émerveillement les montagnes le jour ou les étoiles la nuit.

Alors pour nous y aider, je vous propose de ne pas dire les 10 paragraphes suivants de mon homélie et le verso de ma feuille, pour justement consacrer ensemble ce temps gagné à ce premier temps de cœur à cœur maintenant, avant la profession de foi. Cherchons à écouter le “silence” de Dieu. Je suis persuadé qu’il a tant à nous dire. Ce sera long, mais fécond.

« Entendre le silence, c’est voir l’invisible. » Jean Guitton

Amen

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.