Évangile « Tandis qu’il les bénissait, il était emporté au ciel » (Lc 24, 46-53)
En ce temps-là, Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur dit : « Il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. à vous d’en être les témoins. Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une puissance venue d’en haut. » Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit. Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie. Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.
Homélie du jeudi 29 mai 2025, solennité de l’Ascension du Seigneur, année C.
Évangile selon saint Luc 24, 46-53. Livre des Actes des Apôtres 1,1-11. Psaume 46.
Lettre aux Hébreux 9, 24-28 et 10, 19-23.
Aujourd’hui, nous fêtons l’Ascension du Seigneur. Lors de la dernière séance de catéchisme, à la question : « qu’est-ce que la fête de l’Ascension ?», un des enfants a eu cette réponse spontanée : « Jésus a pris l’ascenseur vers son Père ! » Un autre a immédiatement surenchéri : « N’importe quoi, l’Ascension, c’est comme Noël, mais dans l’autre sens ! » Pas si faux que cela !
Alors, pour nous, comment comprendre cette fête ? Quelle réponse donneriez-vous ? Je vous propose que nous réfléchissions ensemble quelques instants sur le sens de cette fête de l’Ascension en quatre petits points pour essayer d’éclairer notre intelligence, notre connaissance de cette belle fête et du projet de Dieu pour chacun de nous !
1-C’est la fin d’un rêve et le début d’une espérance.
2-C’est aussi un mystère d’absence et de présence.
3-L’Ascension du Seigneur est l’achèvement de son Incarnation !
4-La promesse du Don de l’Esprit-Saint : C’est le début de l’Église !
1a- C’est la fin d’un rêve
Pour les apôtres, c’est la fin du rêve du rétablissement du royaume d’Israël tel qu’il avait existé au temps de la puissance de David. Comme le souligne le récit des Actes des Apôtres, les disciples avaient encore ce rêve et ils pensaient que Jésus serait leur futur roi, même après la mort et la résurrection de Jésus : « Seigneur est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir la royauté pour Israël ? » (Ac 1, 6). C’est la première lecture.
De fait, mystérieusement, Jésus n’établira pas sa royauté sur Terre, ni hier ni aujourd’hui ! C’est bien la réponse qu’il a faite à Pilate au moment de sa Passion : « Ma royauté n’est pas de ce monde. »
1b- L’Ascension est donc bien la fin d’un rêve, mais c’est aussi l’annonce d’une espérance nouvelle.
En effet, les apôtres vont découvrir que celui qui monte au ciel devant les yeux ébahis de ses disciples n’est pas celui qui nous abandonne, il est celui qui nous entraîne avec Lui et nous montre le chemin du Ciel.
Il nous quitte, non pour nous abandonner, mais pour assurer à l’humanité une présence infiniment plus large ! Il ne s’agit plus simplement d’être au milieu de quelques centaines de personnes (c’était, il y a 2000 ans), mais d’être présent à l’humanité entière. Cela n’est possible que par la puissance de l’Esprit-Saint.
2-Il y a un Mystère d’absence et de présence.
Dans les actes, nous entendons : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? »
Notre époque, parfois si contradictoire et quelquefois anxiogène (comme la possible loi sur l’euthanasie, par ex), ne doit pas nous impressionner. Pour nous, les chrétiens, ce n’est pas le moment d’être dans une attente stérile, peureuse, parfois paresseuse à regarder le Ciel et à attendre ! Non, c’est plutôt l’occasion d’une Action et d’une Audace, non pas une raison de craindre l’avenir. Nous avons deux mains, deux pieds, une tête, un corps, un cœur pour agir dans le monde dans lequel nous vivons !
Pourquoi ? Parce que ce monde n’est encore qu’à l’aurore de la foi, et Jésus, le Seigneur du temps et de l’histoire, donne rendez-vous aux hommes et femmes de tous les temps.
Jésus est avec nous « tous les jours » ! Ce n’est pas une promesse, mais une réalité !
Par sa présence au quotidien, par les sacrements, par l’Eucharistie, par sa Parole, Il est présent aux grandes joies de son Église (comme la béatification de Camille Costa de Beauregard) ; mais présent tout autant quand l’Église peine à trouver sa route, ou qu’elle doit ramer contre la tempête. Nous ne sommes pas plus grands que le Maître et ce qu’il a vécu, nous pouvons le vivre aussi ! Ne restons pas le nez en l’air à attendre ! Nous avons une mission, chers frères et sœurs !
3-L’Ascension du Seigneur est bien l’achèvement de son Incarnation, la fin de sa vie terrestre et son retour au Père !
Déjà l’Ancien Testament annonçait la venue du Messie, du libérateur ! Avec la Nativité, le OUI de Marie, celui de Joseph, le Plan de Salut de Dieu est là ! Dès les premières pages des Évangiles s’ouvre une incroyable espérance : La naissance de l’enfant de Bethléem : Il est le Sauveur, l’Emmanuel « Dieu avec nous ». En ce jour de son Ascension, nous recevons cette même assurance, étendue à toutes les nations et à tous les siècles. Comme nous le chanterons dans l’anamnèse : le Christ reviendra dans la Gloire, il est toujours avec nous, Il est l’Emmanuel ! Alors oui, ce jeune du catéchisme a très bien compris ce lien avec Noël où Dieu vient dans notre humanité ! l’Ascension est la promesse de nous emmener au ciel avec Lui ! N’oublions pas que nous ne sommes que des pèlerins sur cette terre.
4- Que devons-nous retenir ? Tout cela à la fois ! Mais surtout, ce cadeau : la promesse du Don de l’Esprit-Saint :
Ce départ n’est pas un abandon ! L’Ascension de Jésus est l’annonce d’une espérance nouvelle, « vous allez recevoir une force et vous serez mes témoins ! » Lors de chaque sacrement, nous recevons cette incroyable révélation par le don de l’Esprit Saint.
Cette promesse nous invite à vivre notre propre Pentecôte, toujours renouvelée, toujours saisissante, toujours enthousiasmante ! N’ayons aucun doute ! N’ayons pas peur !
Alors, ne restons pas comme les disciples, le nez en l’air à regarder le ciel comme dans la première lecture ! « Ne cherchons pas Jésus où il n’est pas ; ne le cherchons pas parmi les morts, il est vivant » Jésus est monté au ciel, il est auprès de son Père.
En ce jour (et il nous faut en prendre conscience), c’est, ni plus ni moins, un envoi en mission qui nous est donné : « Vous serez mes témoins, ici à Jérusalem, à Aix, en Savoie… et jusqu’aux extrémités de la terre ».
Chers amis, merci d’avoir pris le temps de venir participer à la messe aujourd’hui ensemble, en communion ! Mais ne repartez pas comme vous êtes venus ; repartez avec cette certitude que nous sommes tous envoyés en mission. « Vous serez mes témoins ! », là où vous êtes… dans vos familles, vos lieux de vie, au travail, cela jusqu’aux extrémités de la terre ! Bien sûr que ce n’est pas simple, mais exigeant de ne pas rester tranquillement dans son canapé… Il nous faut de l’audace !
Pour cela, je vais vous inviter, dès aujourd’hui, à entrer dans une neuvaine de prière. Chaque jour, si nous le voulons bien, nous pourrons demander d’être renouvelés dans les dons de l’Esprit Saint, dans les grâces dont nous avons besoin, dans un cœur et une intelligence missionnaire.
Neuf jours nous séparent de la grande fête de Pentecôte, du feu de la Pentecôte !
Neuf jours pour nous y préparer !
Neuf jours, c’est le temps de la grande neuvaine !
Prenons le temps de lire la Parole de Dieu ! Chantons un chant à l’Esprit Saint :
Viens, Esprit Saint, viens en nos cœurs, viens, Esprit Saint, viens, Consolateur.
Demandons d’être embrasés et de répandre le feu de l’amour là où nous sommes !
Ainsi soit-il !