La tempête apaisée
Homélie du Père Olivier – 8 août 2023
Introduction
Je vous partage le souvenir d’une tempête vécue cette année en Normandie avec des vagues de deux mètres et un vent terrible. Depuis la digue, c’est un spectacle magnifique et grandiose mais on n’a pas trop envie de se retrouver « sur les eaux » !
Vous êtes-vous déjà posé la question : « Pourquoi Jésus vient-il en marchant sur les eaux » ? Il y avait bien d’autres moyens pour rejoindre ses disciples !
Le message proposé dans ce texte est que Jésus désire nous rejoindre au cœur de nos tempêtes et qu’Il veut nous aider à les traverser.
A) Quelles sont les tempêtes de nos vies ?
J’en ai repéré quelques unes mais cette liste n’est pas exhaustive :
– au sein de nos familles, les tempêtes peuvent être fréquentes et d’autant plus douloureuses que la famille devrait être un lieu de paix et de partage…
Les occasions de divisions sont pourtant nombreuses : mésentente, éducation des enfants, héritage, lien avec la belle famille…- notre santé ou celle de nos proches peuvent être occasions de tempêtes
– le travail : chômage, mal-être au travail, moquerie, harcèlement, obligation de faire des choses contraires à nos convictions, à nos désirs, à nos valeurs…
– notre péché même est source de tempête. Nous retombons sans cesse dans les mêmes travers et nous restons souvent seuls face à ces constats d’échecs apparents.
– Enfin, nous pouvons vivre la tempête dans ces moments où, face à tous nos échecs, nous avons tant de mal à nous aimer voire à nous accepter face à nos incapacités. Nous pouvons alors nous retrouver ballotés voire asphyxiés par ces vagues tellement hautes qu’elles nous empêchent de voir Dieu dans nos vies. C’est le lot de tous, quel que soit notre état de vie. La météo n’est jamais au beau fixe en permanence. Les tempêtes font partie de nos vies.
B) Alors comment faire ?
Tout d’abord, avoir l’honnêteté et l’humilité de reconnaître notre incapacité. Saint Pierre pensait avoir une foi solide mais face aux vagues de deux mètres et aux vents impétueux, sa foi chancelle, il prend peur et se met à couler. Il n’a, en fait, qu’une « demie foi », il n’arrive pas à avoir une pleine confiance. Il n’a alors plus que la solution d’un « Seigneur ! Sauve-moi ! » et c’est cela qui lui permet de ne pas couler. Cela nous conduit à notre deuxième piste pour affronter la tempête : la foi, la confiance en Dieu. Il est là, il m’aide, il ne m’abandonne pas. Bien sûr, cette fois n’est pas parfaite, comme Pierre, nous n’arrivons pas à marcher sur les eaux mais nous pouvons crier vers Jésus : « Seigneur, sauve-moi ! » Osons, comme Pierre, crier « Seigneur ! Sauve-moi ! ».
La troisième piste est donnée par l’attitude de Jésus : gravir la montagne à l’écart pour prier. C’est dans ces moments-là que notre foi s’enracine le plus profondément, que l’amour de Dieu vient nous fortifier. Le temps des vacances peut favoriser des périodes de prières plus intenses, de retraites. Sachons accueillir ces invitations du Seigneur. Nous pouvons choisir les lieux qui nous conviennent le plus, favorisant, suivant nos besoins et désirs, la fraternité, le silence, l’écoute, l’adoration, la louange, la communion avec la nature…
C) Conclusion
Lorsque la tempête envahit notre quotidien, demandons au Seigneur la capacité d’accueillir notre incapacité. Dans une prière renouvelée, laissons-Lui les rames de notre barque vacillante, demandons-Lui de faire grandir notre foi pour que, comme Pierre s’agrippant au bras de Jésus, nous soyons capables, par sa grâce, de marcher sur l’eau jusqu’à la terre ferme.