Évangile « Tout ce que possède le Père est à moi ; l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » (Jn 16, 12-15)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
HOMELIE
DIMANCHE DE LA SAINTE TRINITE / ANNEE LITURGIQUE C
« Le jour commençait à baisser ». Notons que les douze n’ont aucun mépris envers la foule rassemblée autour de Jésus. Au contraire, ils font preuve de bienveillance à leur encontre : « Renvoie cette foule : qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d’y loger et de trouver des vivres ». Mais Jésus affirme avec force : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». A l’action de Jésus, est associée celle de ses apôtres. Alors Jésus demande qu’on les fasse asseoir pour que le RD se manifeste par la multiplication des cinq pains et des deux poissons. La restauration physique des malades par le Christ est le signe de la victoire de Dieu sur le mal. L’annonce du RD étant le cœur de la prédication de Jésus, il importe que les douze comprennent le fondement de son Règne. Par la solennité de ce dimanche, l’Eglise veut nous permettre de savourer la révélation principale et le Règne de Dieu que le Christ est au milieu de l’humanité et dans notre vie au quotidien. par le Christ. Il s’agit en effet des événements de sa vie que nous avons revécus ensemble, et durant lesquels il nous a progressivement et concrètement fait connaître par ses relations avec son Père et l’Esprit Saint. C’est ainsi qu’à travers lui, nous comprenons la révélation du mystère de Dieu, qui a voulu se dévoiler à nous, non comme un être abstrait, une construction intellectuelle, mais à travers son Fils Unique qui est venu sauver l’homme. Car en son Fils, il s’est fait l’un de nous afin que nous le connaissions : « Qui me voit, voit le Père » disait Jésus à Philippe, son disciple, qui lui disait : « Montre-nous le Père et cela nous suffit ! »
Frères et Sœurs, dans la solennité d’aujourd’hui, essayons de découvrir comment Jésus nous parle du Père et de l’Esprit comme des personnes distinctes, différentes de lui-même. Dans l’évangile, il disait à ses apôtres : « Quand il viendra, lui l’Esprit de Vérité ». On a l’impression que Jésus en parle comme d’une personne réelle que l’on attend, qui viendra pour accomplir une mission précise et singulière. Mais dans la 1ère Lect, la compréhension de la Sagesse peut se confondre et est sans distinction, on ne peut en douter que le Père, le Fils et l’Esprit Saint ont la même substance, ousia comme Unité profonde qui apparaît dans l’évangile de ce jour. En nous parlant ainsi de lui-même et de ses relations avec le Père et l’Esprit, Jésus nous confie le secret de l’Amour. De fait la relation entre les trois personnes (hypostases) est une relation d’amour. D’une part, la distinction qui existe entre eux, révèle l’autonomie intégrale de chacun. D’où un respect absolu, une absence de dépendance et d’oppression ; d’autre part, dans l’unité, c’est la communion totale des trois personnes entre elles : elles ne font jamais rien l’une sans l’autre, agissent toujours ensemble, car ce que l’une possède, les autres l’ont également ; ce que l’une est, les autres le sont autant. Les Pères de l’église, Origène, Tertullien, St Athanase, les trois Cappadociens St Basile, St Grégoire de Naziance et St Grégoire de Nysse au IVè S, St Augustin… ont laissé à l’église, un enseignement immense sur la foi en la Trinité. Il y a donc une trinité sainte et parfaite, reconnue comme Dieu dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit (…) Le Père qui fait toute chose par le Verbe dans l’Esprit Saint, et c’est ainsi que l’unité de la Sainte Trinité est sauvegardée. C’est à la lumière de la Sainte Trinité qu’il faut comprendre les divers dons dans l’église qui viennent d’une même et unique grâce comme l’écrit St Paul aux Corinthiens.
Nous devons la connaissance de Dieu, et la conviction de vivre un jour avec Lui grâce à Jésus et à la présence en nous de l’Esprit Saint, mais cela ne signifie pas que cette présence se fasse magiquement. Au contraire, c’est au sein de notre vie quotidienne, dans nos relations humaines avec les autres, par la force de l’Esprit St que, nous apprenons l’amour et la communion à l’instar du mystère de la Trinité. Frères et Sœurs, si nous le voulons, nous pouvons vivre cette image de l’amour trinitaire du Père, du Fils et du St Esprit sur plusieurs axes : familial, fraternel et universel, en travaillant à améliorer les relations de Paix et de Concorde qui sont des valeurs issues de la religion et des peuples. Ainsi, la Sainte Trinité restera un exemple d’un Dieu de communion. Car la notion « Dieu » peut suggérer une réalité majestueuse et lointaine, mais en parlant de Dieu comme un « Père » et d’un « Fils », cela nous ramène à la maison et en famille, suivant enseignement du Pape François : « Penser à la Trinité à travers l’image d’une famille réunie à table, où la vie est partagée, nous parle plus d’un Dieu de communion » qui n’exclut pas la différence. A travers cette représentation, l’Esprit St que le Père par Jésus a répandu dans nos cœurs, nous fait savourer la présence d’un Dieu tjrs proche, compatissant et tendre ». A la messe, nous sommes unis à Dieu dans l’Eucharistie où Jésus s’est offert pour nous sauver, avec l’Esprit St qui fait ce lien d’Amour. Pour un monde nouveau, vivons véritablement cette relation en égaux en tant qu’êtres humains, chacun égal en valeur et en mérite, reflétant l’égalité que nous observons entre les 3 personnes de la Trinité, c’est-à-dire l’Amour. Que l’Eucharistie de ce jour nous y aide. Amen !