ÉVANGILE « Votre rédemption approche » (Lc 21, 25-28.34-36)

En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

HOMELIE

1er dimanche de l’avent – C

En entendant ce passage de l’évangile, nous aurions presque l’impression qu’il a été écrit pour nous ce mois de novembre 2021, tellement les événements : pandémie, attentats,  guerres et catastrophes  en tout genre semblent une illustration de ces versets de saint Luc. Voilà bien une preuve que tout cela n’est pas nouveau et que chaque génération a eu sa part d’événements dramatiques. On pourrait penser que ce n’est pas très réjouissant pour célébrer  le début d’une nouvelle année liturgique et pourtant c’est bien un appel à l’espérance qui nous est lancé : «  redressez-vous, relevez la tête,  tenez vous debout pour accueillir le fils de l’homme ». Le style même du texte, style apocalyptique est un style d’espérance, son but est de nous faire naitre à l’espérance en nous faisant voir plus loin que les événements. Et le but du temps de l’avent est de tourner nos regards comme notre espérance vers le retour du Christ en qui tous les êtres comme toutes choses trouveront leur accomplissement. Des troubles, des guerres, des famines, il y en a eu, il y en aura mais rien ne pourra empêcher le projet de Dieu. Saint Paul compare notre monde  à une femme qui souffre les douleurs d’un enfantement et quand l’enfant est là, les douleurs sont oubliées, c’est la joie d’une naissance.

Temps de l’avent, temps de l’espérance. Une espérance basée sur l’histoire, l’histoire tourmentée du peuple Hébreux qui a vécu la longue attente de la naissance du messie, naissance qui a eu lieu un jour de l’histoire et que nous rappellerons à Noël ; naissance  qui est le gage de son retour visible. C’est ce que nous proclamons au cœur de chaque eucharistie : il est venu, il est là sous le signe du pain et du vin,  il reviendra. Le rôle des chrétiens, peuple de la nouvelle alliance, est le même que celui de l’ancienne alliance : espérer contre toute espérance, apporter au monde cette espérance  et cette vision optimiste de l’avenir, même si la flamme de l’espérance est parfois bien vacillante et bien fragile.

Ce temps de l’avent nous rappelle que nous sommes des veilleurs, des guetteurs et quelques soient les difficultés du présent son jour se lèvera : «  Mon âme attend plus sûrement le seigneur qu’un veilleur n’attend l’aurore » nous fait prier le psaume. Notre foi en sa venue s’appuie sur l’histoire : un jour il s’est fait l’un d’entre nous et il nous a promis sa présence jusqu’à la fin des temps. A nous d’ouvrir les yeux et l’intelligence pour le reconnaitre présent à nos vies comme à la vie du monde. Présence dont notre assemblée est un signe lorsqu’elle se met à l’écoute de la parole, lorsqu’elle accueille l’évangile pour en vivre. C’est toute l’année que nous attendons et célébrons sa venue dans les différents temps liturgiques qui mettent l’accent sur telle ou telle facette du don de notre Dieu. Avant de nous émerveiller sur le mystère de l’incarnation à Noël, le temps de l’avent nous rappelle le temps des lentes germinations, le temps de la première attente soutenue par les prophètes dont nous entendrons la voix : Jérémie, Baruch, Sophonie, Michée et Isaïe qui nous orientent vers celui que Jean Baptiste  montera du doigt en la désignant à ses disciples.

«  Redressez-vous, relevez la tête » nous dit l’évangile de saint Luc. Témoignons avec joie de notre espérance.

« Premier fleuri dans la prairie,
l’amandier le sais bien, c’est le printemps qui vient.
L’amandier est en fleur, on l’appelle veilleur,
éveilleur de printemps, de couleurs et de chants.
Au milieu du verger, seras-tu l’amandier,
à l’écoute du temps pour chanter le printemps. »

Vous avez sans doute reconnu la foi et la poésie de Marcel Perrier.

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