ÉVANGILE « Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 13-16)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »
HOMELIE
Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde
On dit que dans un certain village les gens disaient qu’il y avait un trésor caché dans le voisinage du village mais personne ne savait où était le trésor, parce qu’ils n’avaient pas la carte pour aller le chercher. Un jour, deux jeunes hommes ont trouvé la carte au trésor et ont accepté d’aller chercher le trésor sans que personne ne le sache. Quand le jour est arrivé, ils se sont réveillés tôt et sont allés chercher le trésor. Après une période de marche, ils ont regardé en arrière et ont vu une personne les poursuivre. Ils ont commencé à marcher plus vite et, en regardant en arrière, ont vu plus de gens les poursuivre. Ils commencèrent à courir, et au bout d’un moment, ils se retournèrent et virent que tous les gens du village les suivaient. Puis ils se sont arrêtés et ont demandé aux gens où ils allaient. Les gens ont répondu qu’ils allaient chercher le trésor avec eux. Et les jeunes, très étonnés, demandèrent de nouveau au peuple: « Mais comment avez-vous découvert que nous avons trouvé la carte au trésor? » Les gens ont dit: « Nous avons vu dans la clarté de vos yeux. Vos yeux ont brillé tellement ces jours-ci que cela ne peut être qu’à cause du trésor ».
Les signes ! Les signes parlent d’eux-mêmes, ils n’ont pas besoin de mots. Souvent quand je suis en face de quelqu’un, je n’ai pas envie de lui poser des questions sur sa vie. Sa manière, ses gestes, ses attitudes, son regard, son visage … me disent qui est la personne qui est devant moi. Ce sont des signes qui n’ont pas besoin de mots.
Habituellement on ne remarque pas s’il y a du sel dans la soupe, pas plus qu’on n’est souvent attentif à la lumière. C’est le manque d’assaisonnement ou la panne d’électricité qui nous fait apprécier le sel ou la lumière…Ainsi en est-il de beaucoup de vies qui nous entourent. Habituellement on ne les remarque pas. Elles sont discrètes. C’est l’Esprit Saint qui habite au fond de nos cœurs qui nous donne de reconnaître la lumière de Dieu qui éclaire le visage de nos frères ou qui donne de la saveur à leur rencontre.
Trop de sel rend la nourriture immangeable. Trop de lumière éblouit et aveugle. Le sel et la lumière, utilisés avec mesure, sont des révélateurs. La nourriture existe avant qu’on la sale. La ville existe avant que s’allument les lampadaires. Mais le sel relève le goût des aliments et la lumière fait ressortir la beauté des êtres et du monde. Pour être sel et la lumière, il faut aimer avec respect et tact. Il faut mettre en valeur l’éclat des visages et le goût des choses.
La joie de Jésus c’est que les hommes, les femmes et les enfants de cette terre soient heureux, qu’ils se rendent compte, ou non, d’où viennent cette joie et ce don. Le vrai bonheur ne peut s’épanouir que dans un climat de bonté et de miséricorde. Comme dit le prophète Isaïe dans la première lecture : « Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière deviendra comme l’aurore ».
Les disciples de Jésus ne sont qu’une poignée au milieu du monde. Et pourtant, ils peuvent donner du goût à la vie, comme le sel dans la pâte, comme la lumière de la ville quand descend le soir. Ils parlent de Dieu, par leurs mots, et surtout par leur être. Ils donnent à voir Dieu par la douceur et l’attention qu’ils puisent dans leur certitude de se savoir aimés par Dieu.
Dans un monde inquiet, osons semer l’espérance. Dans un monde qui souffre de violence, sachons faire entendre des mots de paix. Dans un monde de dérision, soyons la bienveillance et l’amabilité.
Oui, « Vous êtes le sel de la terre », « vous êtes la lumière du monde ».
« Le sel est fait d’amour et d’humour », bien que nous ayons eu des raisons de souffrir. La lumière naît dans le cœur et c’est ce que les autres espèrent trouver dans notre vie. Nos œuvres sont sel et lumière. Du sel et de la lumière dispersés sur toute la terre, témoignant de l’amour du Père céleste.
C’est en nous laissant transformer par lui que nous pourrons être lumières auprès de ceux et celles qu’il met sur notre route. Il nous envoie pour apporter le réconfort de notre présence aimante auprès de ceux qui ont mal.
Seigneur, que ta lumière, qui nous visite comme le soleil levant, illumine ceux qui gisent dans les ténèbres et dirige nos pas sur le chemin de la paix.