OU COURS-TU MARIE ?
Où cours-tu donc, Marie, en cette aube blafarde
Sous un ciel déchiré d’horrible tragédie,
Pourquoi ton cœur bat-il à ce point la chamade ?
Tu sais bien qu’il est mort…Pourquoi cours-tu, Marie ?
Insensible à la bise, au vent, à la froidure,
Tes pas résonnent sec sur le sol endurci,
Depuis trois jours déjà, tu n’es que meurtrissure,
Depuis qu’un vendredi, Christ a poussé son cri …
Pourquoi cours-tu, pressée en cette aube frileuse
Qu’espères-tu, Marie ? Un miracle, soudain ?
Toi qui baignas ses pieds en geste d’amoureuse,
Aurais-tu mieux perçu le mystère divin ?
Mais voici le tombeau grand ouvert ! En colère,
Tu réclames son corps : un jardinier est là :
Tes yeux et ton esprit s’ouvrent à la lumière
Quand il te dit tout bas : Marie de Magdala !
Où cours-tu donc, Marie, en l’aurore éclatante
Joyeuse, illuminée, au soleil du plein jour ?
Où cous-tu donc, chantant des paroles brûlantes :
Il est ressuscité… venez croire en l’Amour !