MEDITATION
La méditation n’est autre chose que le ruminement mystique. (Traité de l’amour de Dieu, livre 6 chapitre 2)
Les MELONS et les FRAISES
Si quelqu’un s’enquérait pourquoi Dieu a fait les melons plus gros que les fraises ou le lys plus grand que les violettes ; pourquoi le romarin n’est pas une rose ou pourquoi l’œillet n’est pas un souci, pourquoi le paon est plus beau qu’une chauve-souris ou pourquoi la figue est douce et le citron aigrelet ? On se moquerait de ses demandes et on lui dirait : pauvre homme puisque la beauté du monde requiert la variété, il faut qu’il y ait des différentes et inégales perfections des choses et que l’une ne soit pas l’autre. C’est pourquoi les unes sont petites, les autres grandes, les unes aigres, les autres douces, les unes et les autres plus ou moins belles. Or c’est de même des choses surnaturelles, chaque personne a son don, un ainsi et l’autre ainsi dit le Saint Esprit. C’est donc une impertinence de vouloir chercher pourquoi saint Paul n’a pas eu la grâce de saint Pierre ni saint Pierre celle de saint Paul. Pourquoi saint Antoine n’a pas été saint Athanase ni saint Athanase saint Jérôme : car on répondrait à ces demandes que l’Eglise est un jardin diapré de fleurs infinies. Il en faut donc de diverses grandeurs, de diverses couleurs, de diverses odeurs et en somme de différentes perfections. Toutes ont leur prix, leur grâce et leur émail et toutes en l’assemblage de leur variété font une très agréable perfection de la beauté. (Traité de l’amour de Dieu, livre 2, chapitre 7)
MOLESSE
Presque tout ce que vous jetez dans l’eau tiède s’amollit, ainsi l’âme qui s’abandonne à la mollesse. (5 décembre 1610, 2° dimanche de l’avent)
NOVICE
Ne nous inquiétons pas de nous voir toujours novice dans l’exercice des vertus car au monastère de la vie dévote chacun s’estime toujours novice et toute la vie y est destinée à la probation. (Traité de l’amour de Dieu. Livre 9, chapitre 7)