DEVOTION
« C’est non seulement une erreur mais c’est une hérésie que de bannir la dévotion de la compagnie des soldats, de la boutique des artisans, de la cour des princes, du foyer des époux. Il est vrai qu’une vie purement contemplative, monastique ou religieuse ne peut être menée dans ces conditions. Mais il existe bien d’autres formes de dévotion qui sont parfaitement capables de mener à la perfection ceux qui vivent dans le monde » (Introduction à la vie dévote §21)
LA VRAIE DEVOTION
« Chacun décrit la vie spirituelle selon l’idée qu’il s’en fait ou selon sa passion. Qui s’adonne au jeûne s’estimera bon dévot pourvu qu’il jeûne bien que son cœur soit rempli de rancune. Qui par ascèse n’ose point tremper sa langue dans le vin, même dans l’eau, ne se privera pas de la tremper dans le sang du prochain par la médisance et la calomnie. Tel autre se tiendra pour dévot parce que chaque jour il récite une quantité de prières alors que sa langue se répandra en paroles méchantes, arrogantes et injurieuses à l’égard de ses domestiques ou de ses voisins. Qui tire volontiers l’aumône de sa bourse pour donner aux pauvres ne pourra pas tirer de son cœur le pardon de ses ennemis. Tel autre pardonnera à ses ennemis mais ne paiera ses créanciers qu’à force de procédures. Tous ceux-là sont tenus pour dévots, ils ne le sont nullement… Une authentique vie spirituelle suppose que l’amour de Dieu soit en nous. Elle n’est pas autre chose que cet amour de Dieu si elle est véritable » (Introduction à la vie dévote § 14 et 15)
« Je vous le dis une fois pour toutes : on puise plus de grâces et de consolations dans les offices publics de l’Eglise que dans les dévotions personnelles. Dieu le veut ainsi pour que la communion prévale sur le bien particulier… Affiliez-vous volontiers aux confréries du lieu où vous êtes… L’affiliation à une confrérie n’est pas obligatoire mais elle est recommandée par l’Eglise » (Introduction à la vie dévote § 123-124)
