Évangile « À mes brebis, je donne la vie éternelle » (Jn 10, 27-30)
En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »
HOMELIE
4ème Dimanche de Pâques : Dimanche du Bon Pasteur dit « des Vocations »
Seigneur donne-nous un pasteur selon ton cœur.
La méditation de l’évangile de ce dimanche nous invite d’une part à l’écoute, d’autre part à nous mettre à la suite du Bon Pasteur. Contrairement aux autres dimanches précédents, l’évangile de ce dimanche dit du « Bon Pasteur » est très laconique, mais d’une densité de sens et d’enseignements. Les expressions métaphoriques comme « mes brebis », « ma voix », « ma main », « mon Père », ne sont pas employées par accaparement mais pour un usage personnel. Dans le fait d’« appeler », il faut voir le geste, non pas de domination mais d’amour : « mes brebis écoutent ma voix ». Le Pasteur aime les brebis et les appelle par un geste d’amour comme le bien-aimé appelle la bien-aimée. C’est à l’aune de cet amour que les brebis distinguent la voix du Bon Pasteur, et se déterminent à le suivre.
Cela explique que l’Église fasse de ce dimanche, la journée des vocations, non pas pour remédier au manque cruel de prêtres, de missionnaires et d’âmes consacrées pour l’œuvre de l’évangélisation, mais pour éveiller l’attention de chacun qu’au fait le Bon Pasteur lance sa voix d’amour pour que chacun l’entende et accepte de former avec lui une communauté d’amour où les brebis suivent le Bon Pasteur, où les biens éternels s’échangent entre le Pasteur et les Brebis, et où le sang du pasteur circule dans les veines des brebis. « Ma main » ne peut s’entendre ici qu’au sens métaphorique. En effet, ce que j’ai dans la main, c’est ce qui m’appartient et auquel je tiens. A la fois, la main est l’organe du corps avec lequel, je prends soin de mes biens et les protège contre la maladie, le pillage, l’ennemi, etc. Et c’est dans ce sens que Jésus tire ses brebis dans ses mains. La force des brebis n’arrache pas la liberté aux brebis mais elle les préserve de l’agression : « jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main ». Cela laisse entendre que la sécurité et le bonheur se trouve dans la main de Jésus qui n’est pas une main despotique et possessive mais secourable et bienveillante. Qui sont ceux-là qui pourraient arracher les brebis de ses mains ?
Le 10ème chapitre de Jean dont est extrait le passage d’aujourd’hui mentionne les figures du « voleur et du brigand », de l’étranger et du mercenaire » à qui n’appartiennent pas les brebis, et qui ne se soucient pas d’elles, du loup qui s’empare des brebis et les disperse. Tout cela suffit pour nous indiquer les menaces qui planent sur les brebis, sur notre « église ». Ces menaces sont d’autant plus réelles que les figures négatives évoquées ici mélangent leur voix à celle du Bon Pasteur pour embrouiller les brebis et les appeler à leur perte. Heureusement que pour la brebis docile à la voix de Jésus, la main du Bon Pasteur est assez forte pour écarter toutes formes de menace et de danger. Après avoir établi que Jésus possède des brebis, il faut maintenant demander comment il les a acquises ?
C’est par son Père avec qui, il fait UN : « mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout ». C’est dire aussi que les brebis de Jésus appartiennent à son Père. Alors personne ne peut arracher les brebis qui sont dans la main de Jésus et du Père. Car c’est au prix de son sang que Jésus a acquis les brebis. Pour ses brebis, il donne sa vie. Son sang est le prix le plus cher ; et parce que Jésus a payé ce prix, il peut s’intituler la paternité du « Bon Pasteur »
Frères et sœurs, nous avons eu la joie d’avoir rapidement un nouveau pape Léon XIV à la suite du pape François, de regretter sa mémoire. Ce n’est pas un hasard que ce dimanche du Bon Pasteur coïncide avec le 1er dimanche de l’élection de Léon XIV sur la chair de Pierre, mais c’est la merveille de Dieu, qui est un signal qu’il nous a donné un bon pasteur pour la mission d’évangélisation de tous les peuples, loin des sentiments de choix, d’appartenance de race et de couleur, mais un pasteur engendré de l’Esprit Saint uni au Fils et au Père. Que nos prières l’accompagnent. Amen !