Évangile « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1, 39-45)

En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

HOMELIE

Chers frères et sœurs

Pour les enfants, c’est le début des vacances ; pour les grands parents aussi et il y a peut-être des mouvements de population qui vont se faire et il est bon de penser aux personnes que nous allons retrouver pendant ce temps de Noël.

Avec cet Évangile où Marie se met en route pour aller retrouver sa cousine Élisabeth, nous pouvons peut être nous demander comment nous allons être attentifs dans les jours qui viennent à cette charité fraternelle envers ces personnes et puis aussi envers celles que nous allons peut-être croiser de façon plus improvisée ou aussi que nous allons aller voir, notamment pour le 1er janvier.
Je ne sais pas si cela est encore dans les habitudes de prendre plus attention à visiter telle ou telle personne autour de nous ce jour-là ?

Alors cette charité fraternelle avec Marie, c’est d’abord un élan. Parfois on rêve d’être en extase dans la prière, d’être super bien uni à Jésus et d’autres fois on dit aussi que la jeunesse d’aujourd’hui est plutôt casanière, dans son canapé à l’intérieur et le pape François invite souvent les jeunes à sortir de ce canapé pour aller vers les autres. C’est une invitation à ne pas simplement attendre passivement que ces rencontres viennent pour les vivre mais à anticiper cela dans son cœur pour pouvoir être prêt à accueillir les personnes au fur et à mesure où nous les rencontrerons.
Sortir et quitter ses habitudes et son confort pour se fatiguer aussi pour l’autre comme Marie qui va à travers toute la Terre d’Israël pour pouvoir retrouver sa cousine.

C’est l’œuvre de l’Esprit Saint qui fait que pour Marie et Élisabeth c’est une belle rencontre, cet élan qui permet d’aller vers l’autre et peut-être que dès maintenant, dès cette eucharistie nous pouvons prier pour ces personnes que nous allons rencontrer et communier à leur intention. Nous allons demander à Dieu de nous préparer à aller les rencontrer.
Nous allons dire tout à l’heure dans le Je crois en Dieu que « nous croyons à la communion des Saints » et bien c’est ainsi que cela se réalise.

Quand vous aurez communié, ou quand vous aurez été béni au moment de la communion, vous pourrez dire une prière de cet ordre-là : « Seigneur je reçois maintenant ta charité, ton amour qui est plus grand que tous nos amours humains. Je te prie maintenant pour untel, pour unetelle que je vais retrouver prochainement. Que tu prépares mon cœur à l’accueillir et que je sois attentif à toi. »
L’œuvre de l’Esprit Saint, c’est cela qui nous fait vivre de telles rencontres et cet élan vers l’autre.

La charité fraternelle c’est aussi une façon d’être dans une oblation à Dieu. C’est un terme qui est revenu un peu plus dans la nouvelle traduction de la messe.
Notre vie est belle aussi dans son service pour les autres, dans beaucoup de petits détails et des gestes rituels notamment au moment des fêtes de Noël. Et au cœur de tout cela, c’est une offrande de soi pour entrer dans le dessein de Dieu.
Les personnes que nous allons voir, nous sommes là pour être au service de ce dessein. C’est ce que Jésus fait quand il vient parmi nous. Il y a cette offrande du corps de Jésus nous dit la deuxième lecture, pour que nous soyons sanctifiés et telle est la volonté de Dieu depuis l’origine, son dessein.
Marie aussi va pour aider Élisabeth qui, dans le dessein de Dieu, accueille Jean-Baptiste en elle et il sera plus tard le précurseur.
Dans les différentes personnes que nous allons rencontrer peut-être que c’est bien aussi de penser à qui elles sont , dans leur état de vie, dans ce qu’elles portent en elles. Rencontrer des personnes mariées : prier pour la croissance de leur amour conjugal ; rencontrer des gens qui ne sont pas croyants : prier pour qu’ils découvrent cet amour de Dieu que Jésus nous a présenté ; rencontrer des personnes fatiguées, âgées, ou malades : prier pour ce soutien de Dieu dans leur épreuve ; rencontrer des jeunes et des enfants : prier pour qu’ils sachent aimer Jésus dans leur choix de vie aujourd’hui en vue de leur choix de vie de demain.
Alors, avec cette attention, à travers notre posture, nos gestes, nos paroles, nous pourrons vraiment servir ce dessein de Dieu, cette volonté profonde.
Je vous invite maintenant les jeunes et les moins jeunes à y penser et ainsi du coup à prier pour ces personnes dans ce qu’elles sont, dans ce qu’elles portent.

Enfin, la prière d’ouverture est étonnante pour un temps proche de Noël : « Que ta grâce Seigneur se répande dans nos cœurs : par le message de l’ange tu nous nous a fait connaître l’Incarnation de ton Fils, conduis nous maintenant par sa passion et par sa croix à la gloire de sa Résurrection ».
Pour ceux qui ont pris l’habitude de dire l’angélus comme on vous a invité à le faire au début de l’Avent avec le petit feuillet qui vous a été distribué, vous avez peut-être reconnu que c’est la prière qui terminait l’Angélus et qui est prise dans la liturgie de la messe.

La charité fraternelle passe par la croix de Jésus.
Renoncer à une partie de soi pour être là pour l’autre dans ce qu’il désire non dans ce que je désire ; pour que ce que l’autre désire soit mien, s’offrir et se réjouir d’être offert.
Cette charité fraternelle est ainsi du coup un acte d’offrande à Dieu pour servir le bien de l’autre et, en servant le bien de l’autre, accepter parfois cette part de croix que Jésus a assumé dès sa venue sur terre pour nous sauver.

Alors nous pouvons demander à Dieu d’éprouver dès maintenant cet élan vers l’autre. J’imagine que quand les enfants retrouvent leurs cousins, leurs cousines, il y a un peu de cela, de cette joie. Soyons tous habités de cette joie simple des enfants et dans cet élan de désirer servir le bien de l’autre, s’offrir au Christ, avec le Christ, pour servir ce dessein du Père.

Que toutes les petites choses que nous allons mettre en place pour accueillir les autres soient riches de tout ce dessein de Dieu pour nous. Ainsi, nous pourrons goûter avec joie ces fêtes de Noël, cette communion que Dieu renouvelle. Amen

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.