LE VOYAGE
Chacun de nous est un voyageur !
« Un voyageur n’a pas de chemin … le chemin se fait, en marchant » ! Le voyage est notre destin et le chemin est notre condition de vie. On ne voyage pas sans but ! Nous voyageons en sachant où nous allons, ayant un idéal à l’horizon, même si chaque jour le chemin doit être nouveau ! Nous marchons sur le terrain incertain de cette époque … nous marchons à travers les cris et l’indifférence, à travers de multiples directions et dispersions … nous voyageons, voulant marcher parmi les gens et avec les gens ! Nous marchons comme le Peuple de Dieu qui traversait le désert, à la recherche d’une nouvelle terre. Nous marchons comme les Disciples d’Emmaüs ont marché, à la recherche d’une nouvelle espérance ! Nous voyageons comme Charles de Foucauld à travers le désert, à la recherche du sens de sa vie. Nous voyageons … Nous avons un idéal : suivre Jésus-Christ. Nous ne voyageons pas en vain et stériles. Nous ne voyageons pas seuls : notre chemin se déroule en Fraternité. C’est pourquoi nous sommes ici.
Lorsque je voyage, je demande à Dieu de me transmettre la fécondité, la bonté, la vérité, la paix, la sérénité, la confiance et la simplicité.
Quand je voyage en avion, je contemple l’univers et je demande à Dieu que le ciel descende sur moi, et que l’infini m’attire toujours, dans la dimension de la beauté, de la liberté et de l’amour.
Quand je voyage en bateau, je demande à Dieu la grâce d’entrer au plus profond de mon être. Ainsi, les vagues de mes sentiments et émotions se calment, les tensions et énergies refoulées s’installent calmement au fond de l’océan de mon être.
Quand je voyage en voiture, mon corps est tourné vers l’avant, mon présent est un présent avec un avenir, j’essaie d’être présent, conscient, plein d’espoir et confiant en un avenir meilleur.
Quand je marche sur les montagnes, j’essaie d’ouvrir mon être à la liberté du vent, à la liberté de l’espace, à l’inspiration de Dieu. Le vent se renouvelle dans l’esprit incessant, la poitrine s’ouvre au souffle de la vie.
Quand je marche, je me sens accueilli par la terre qui me soutient. Marcher sur la terre enchantée et heureux me fait sentir accueilli et heureux. Au fur et à mesure que nos pas avancent, la terre généreuse marche aussi en nous, bougeant tout, nous donnant la possibilité de tout réorganiser : projets, pensées, réponses aux défis, joies, peines, angoisses, les différentes expériences vécues … tout peut devenir plus éclairé, rendant notre être plus libre.
Tout au long de ma vie, j’ai beaucoup voyagé. Voulez-vous savoir quel a été le meilleur voyage de ma vie ? Mon meilleur voyage est le voyage intérieur. Voyager à l’intérieur de nous-mêmes est le voyage le plus riche que nous puissions et devrions faire. Je crois que le chemin vers une vie pleine et heureuse est à l’intérieur. Nous devons grandir de l’intérieur vers l’extérieur, et non l’inverse.
Une personne intégrée est certainement une personne plus centrée sur son contenu intérieur, une personne qui recherche de temps en temps la solitude et trouve en elle des intuitions, des critères et des objectifs et une profonde sagesse.
Nous avons besoin de silence, à la fois pour notre santé psychologique et pour notre croissance spirituelle. Avec la télé, les écouteurs et le bruit de la circulation dans les villes modernes, le silence devient de plus en plus rare et difficile à vivre.
Cependant, le vrai voyage est à l’intérieur. Voyager dans le silence car le silence est fidèle. C’est sain. Il apaise notre bruit intérieur. C’est un remède contre la colère destructrice, l’anxiété et l’amertume.
En silence, nous apprenons le langage universel de l’Esprit. Dieu prononce la parole créatrice au milieu d’un silence illimité qui imprègne tout ce que nous pensons et faisons.
Charles de Foucauld à découvert que le silence dans la prière, comme le silence entre deux personnes, est un signe de confiance et d’acceptation. Sans la capacité de se taire, nous sommes incapables d’entendre une autre personne. Dans son essence, le silence n’est rien de plus qu’une adoration en esprit et en vérité.
Il faut voyager. Celui qui ne voyage pas court le risque de devenir un pilier de sel : amer, froid, mort. Voyageons avec saint Charles de Foucauld et prions aussi avec lui :
« Mon Père,
Je m’abandonne à toi,
fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi,
je te remercie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté
se fasse en moi, en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.
Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu,
avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour
de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance,
car tu es mon Père. »
Bon voyage à toutes et à tous !
Père Alvaro ALVES DOS SANTOS
Notre Dame de Laus, le 22/10/2022
