ÉVANGILE « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)
En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
COMMENTAIRES
Première lecture :
Le long temps de l’exode est terminé, Moïse est mort face à Jéricho cette belle oasis qu’il a pu voir depuis le mont Nébo. C’est Josué qui lui succède et avant l’installation des tribus, au cours d’une liturgie de l’alliance il les invite à choisir entre les dieux des peuples où ils arrivent et le Dieu qui les a libérés. Ils sont bien tentants et bien proches ces dieux agraires qui font la pluie et le beau temps, ces dieux à notre service, mais comment oublier le Dieu de l’alliance. Sous l’impulsion de Josué, le peuple proclame son choix du Dieu de l’alliance et solennellement renonce aux divinités locales
Deuxième lecture :
Voilà un texte qui a fait bien des polémiques. En première lecture il nous apparait comme misogyne… à moins que la misogynie soit dans la lecture que nous en faisons. L’apôtre invite tous les baptisés à être soumis les uns aux autres, ce qui est éminemment subversif parce dans la vie le maitre est supérieur à l’esclave, les parents aux enfants, le plus fort au plus faibles, etc.. En nous invitant à transformer nos relations de domination en relations de fraternité dans le Christ,
Paul défend des positions d’avant garde en opposition avec les conceptions de son temps et sans doute encore du nôtre.
Dans le monde antique le mariage le mariage était souvent un arrangement organisé par les familles et la femme passait de la soumission à son père à la soumission de son mari.
Dans les classes aisées des grandes villes grecques comme Ephèse, les hommes épousaient une femme pour s’assurer une descendance à qui remettre l’héritage mais leur vie amoureuse se passait ailleurs, en dehors du foyer.
En appelant les maris à aimer leur femme, Paul bouscule les conventions et surprend ses lecteurs. Il s’appuie sur l’écriture pour dire comment l’amour conjugal est le reflet de l’amour de Dieu : c’est ce que nous répétons à chaque célébration de mariage.
Que ces quelques réflexions nous aident à accueillir ce passage de la lettre aux Ephésiens plus sereinement et plus sérieusement.
HOMELIE
21° dimanche ordinaire – B
Le passage d’évangile de ce dimanche est l’épilogue du discours sur le pain de vie que nous avons lu dans l’évangile de saint Jean ces dimanches du mois d’août. Un discours intolérable et même blasphématoire pour des oreilles juives si bien que bon nombre de disciples s’en vont, « cesse de marcher avec lui » dit l’évangile. C’est l’heure du choix : « voulez-vous partir vous aussi ? » Et saint Pierre fait spontanément cette merveilleuse profession de foi : « Seigneur vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle »
Choisir, faire des choix, c’est ce que la vie nous fait faire tous les jours depuis le début.
Lors de la célébration du sacrement de baptême, après l’écoute de la parole, il y a une prière pour demander la force du Christ dans les choix que le baptisé aura à faire. C’est le moment l’on rappelle aux baptisés présents que personne n’est seul face aux différents choix de la vie mais que Dieu, Père, Fils et Saint Esprit, nous accompagne tous les jours. Il est notre compagnon de route et nous avons besoin de signes, nous avons besoin des sacrements qui en jalonnant nos vies nous rappellent cette présence discrète et aimante.
La foi chrétienne c’est le choix et l’adhésion au Dieu de la révélation biblique, dont Jésus est le visage humain. C’est une affaire de conviction forte, solide pas une affaire de sentiments dont on sait bien l’inconstance ou de sensations. « Ca me fait du bien, ou bien je ne ressens rien, ça ne m’apporte rien » autant de discours où je est au centre. Qu’est ce que cela a à voir avec le choix du Christ qui m’appelle à me mettre en route avec lui et avec les autres pour me sortir de mon égocentrisme. Souvenons-nous qu’au dernier repas, Jésus à commencé par laver les pieds des apôtres et à conclu en disant : « Faites ceci en mémoire de moi ». C’est à l’action qu’il nous appelle, une action qu’il a résumé en quelques mots : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur…et ton prochain comme toi-même »
Seigneur vers qui pourrions aller ? A la suite de Pierre nous allons exprimer la même foi, la même certitude en proclamant le Je crois en Dieu