ÉVANGILE « Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28, 16-20)
En ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
HOMELIE
TRINITE
Toute notre vie de chrétien est rythmée par le signe de la croix accompagné des trois noms que nous donnons à Dieu : le Père, le Fils et le Saint Esprit. Et c’est dès notre baptême que nous avons été en quelque sorte été habillés, revêtus de cette présence de Dieu pour en vivre et pour l’approfondir tout au long de notre vie.
Les gens de Lourdes avaient remarqué avec quel soin Bernadette faisait le signe de la croix, un geste ample qui l’enveloppait. Saint François de Sales dans un de ses premiers écrits : « défense de l’étendard de la sainte croix » explique que le signe de la croix est une profession publique de la foi chrétienne, c’est dit-il « une cérémonie chrétienne », ce qui nous invite donc à ne pas le faire n’importe comment, à la va vite.
Le Dieu de la bible, le Dieu de notre foi, l’Unique n’est pas né de la réflexion ou de la méditation d’un sage, pas plus qu’il n’est aujourd’hui le fruit d’une recherche ou l’aboutissement d’un raisonnement de notre part, c’est un Dieu qui fait irruption dans l’histoire, irruption dans notre vie. C’est ce que Moïse explique à son peuple. Dieu qui se fait connaître par ce qu’il fait et ce qu’il fait c’est une œuvre de libération. Non ce n’est pas nous qui nous élevons vers lui par des techniques de méditation ou de purification comme c’est la mode dans certains courants mystiques. Non les chrétiens n’ont pas cette prétention ! Nous croyons que c’est Dieu qui vient vers nous. Le créateur de toutes choses n’est pas à la recherche de serviteurs, que voulez vous qu’il en fasse ? Qu’est- ce qu’ils pourraient bien lui apporter de plus ?, explique saint Paul dans son discours sur l’aréopage d’Athènes. Arrêtons d’imaginer Dieu comme un quelconque potentat dont il faudrait capter les bonnes grâces pour qu’il intervienne dans le monde comme naguère les romains invoquaient les dieux de leur panthéon. Le Dieu de la révélation est en recherche de partenaires pour faire alliance afin que participant à sa vie, l’homme puisse grandir et s’épanouir. « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant », dit saint Irénée de Lyon. Le culte de notre Dieu c’est le service de l’homme et au contraire tout asservissement de l’être humain, toute humiliation, toute exploitation est une injure, un mal fait à Dieu. La révélation du Dieu unique s’est faite progressivement dans l’histoire.
En bon pédagogue Dieu fait progresser l’homme dans la connaissance : il se révèle comme Père, comme créateur puis comme libérateur de tout esclavage : « Je suis l’unique, celui qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte » En Jésus le fils, le fils de la promesse, il nous dit sa proximité, son alliance indéfectible avec l’humanité : « chaque fois que vous l’avez fait ou pas fait à l’un de ces petits d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ou pas fait » Après le temps de l’incarnation, de la présence visible, palpable, il nous assure de sa présence par l’Esprit : « j’aurais encore beaucoup de choses à vous dire… quand il viendra lui l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité toute entière » Dieu Père, Fils et Saint Esprit, quand nous avons dit cela ,nous n’avons pas tout dit de Dieu qui est bien au-delà, mais nous en savons assez pour vivre une relation de partenaire dans l’alliance, pour vivre une relation de frères qui se savent chacun aimés de Dieu.
Il est bien au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer ou comprendre mais pour notre bonheur nous pouvons l’appeler Père, Fils et Saint Esprit et vivre chaque jour de sa présence. « Dieu prend plaisir à vous voir faire vos petits pas et comme un bon père qui tient son enfant par la main, il accommodera ses pas aux vôtres et se contentera de n’aller pas plus vite que vous » écrit saint François de Sales à la baronne de Chantal.