EVANGILE « Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

HOMELIE

Pâques  – Homélie  du  jour . 2021

Il doit être bien triste ce petit matin du premier jour de la semaine pour Marie Madeleine comme pour les autres. Il fait encore sombre dehors, nous dit l’évangile,  mais il fait encore bien plus sombre dans son cœur. Elle va à la rencontre d’un mort sur lequel la tombe s’est refermée …. Refermée pour toujours, comment imaginer autre chose ?

Ce sont des rites funéraires que les femmes ont préparés, les soins que l’on donne à un corps mort. Elles s’apprêtent à faire de Jésus un mort pour l’éternité…. Une momie.

Mais voilà que le tombeau est ouvert, le mort a disparu. C’est l’affolement général, l’évangile de Marc nous dit que les femmes sont dans un tel état de sidération  que dans un premier temps elles rentrent chez elles sans ne rien dire à personne. Mais il faut bien se rendre à l’évidence, Jésus a quitté ses habits de mort : le linceul est là ainsi que le tissu qui recouvrait la tête « roulé à part à sa place ». Pas de trace d’effraction  ni de désordre !

L’autre disciple, qu’on suppose être Jean, celui qui raconte, entra dans le tombeau, « il vit et il crut ». Ses yeux s’ouvrent à l’intelligence des écritures ; c’est ce que fera le ressuscité avec les deux disciples sur la route d’Emmaüs : «  il leur expliqua dans toute l’écriture ce qui le concernait »

La foi au Christ ressuscité ne va de soi. Elle est toujours une victoire du Christ sur nos peurs, nos incompréhensions, nos doutes. La foi est une victoire du ressuscité. Elle ne vient pas de nous,  de notre savoir ou de nos raisonnements, elle est don. Elle nous fait traverser la nuit de la mort pour naître à la lumière de pâques qui balaie tous les obstacles et donne tous les courages pour témoigner de celui qui est la vie et qui nous appelle à la vie.

Pierre  lui aussi est sidéré devant le tombeau vide, il faudra qu’il fasse à plusieurs reprises l’expérience du ressuscité jusqu’à ce jour où au bord du lac, par trois fois Jésus lui demandera : « Pierre m’aimes tu ? »

-«  Seigneur, Toi qui sais tout, tu sais bien que je t’aime ! » le voilà fortifié pour témoigner de Jésus et de sa résurrection jusqu‘au bout de sa vie. Ainsi lorsqu’un centurion de l’armée d’occupation le convoque à Césarée, Pierre n’a qu’une chose à annoncer : ce Jésus que l’on a cloué sur une croix, que l’on a porté en terre, il est ressuscité, il est vivant, nous en sommes témoins. Voilà la nouvelle qui bouleverse leur vie, la nouvelle qui est le cœur de leur témoignage, la bonne nouvelle, l’évangile. Cette bonne nouvelle ils en témoigneront jusqu’au bout du monde,  jusqu’au bout de leur vie, ils n’ont plus peur. Comme il leur avait promis, le Seigneur les précède en Galilée et là ils le retrouvent.
Ce n’est pas au royaume des morts, au pays des illusions perdues qu’ils le retrouvent mais au cœur de leur vie. Tout comme aujourd’hui le Seigneur nous rejoint dans nos vies aussi diverses et contrastées que pouvait l’être cette province mal famée de Galilée : il nous précède en Galilée, il nous précède en Galilée, dans la Galilée de  nos vies.

Comme au premier matin de la création, dans l’aube encore incertaine de ce premier jour de la semaine, naît la grande aventure de ceux qu’on appellera bientôt les chrétiens, le peuple de la nouvelle alliance, l’Eglise qui a porté la nouvelle au long des siècles jusqu’à nous. Aujourd’hui c’est nous l’Eglise, ce peuple aux multiples visages, c’est nous les témoins et les porteurs de l’évangile, les témoins d’une nouvelle pour le bonheur de tous les hommes. Et demain la nouvelle sera reprise et portée par les générations qui nous suivent.
N’ayons pas peur,  il nous précède en Galilée. Que cette nouvelle de Pâques nous apporte à chacun la joie, la paix et l’espérance afin que nous puissions sereinement poursuivre la route avec nos frères vers celui qui nous attend, qui nous attend au bout du chemin.

Alleluia , alleluia, Jésus est vivant !

En communion avec les générations qui nous ont précédé, qui ont porté la nouvelle jusqu’à nous, en communion avec tous les chrétiens du monde nous confessons et proclamons notre foi.

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