L’AMOUR S’EN VA
L’homme qui monte a l’air hagard
Et l’apparence d’un vieillard…
La trahison, les coups, la haine
En ont fait une loque humaine.
L’homme qui monte au Golgotha,
Ce prophète qui suscita
Au fond des cœurs tant d’espérance
Subit le poids de la vengeance.
L’homme qui monte avec sa croix
Pour être cloué sur le bois,
Cet innocent qu’on assassine
En Dieu même avait pris racine…
Le jour est mort. l’Amour s’en va
Vers les croix de nos Golghota
Vers les prisons de toutes sortes
Où se perdent nos amours mortes.
L’homme courbé monte toujours
Vers des calvaires sans retour,
Au bord des chemins dérisoires
Où nous crucifions sa mémoire
Pourtant, cloué, perdu, pendu,
Il laisse de son cœur fendu
Parle coup de grâce du glaive
Couler sans fin l’ardente sève.