ÉVANGILE « Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jn 6, 24-35)
En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
Homélie
« Que devons nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » demande la foule qui s’attend sans doute à devoir faire des choses extraordinaires. « L’œuvre de Dieu c’est que vous croyez en celui qu’il a envoyé », c’est que vous vous mettiez à son école, c’est que vos vies prennent une saveur d’évangile, de bonne nouvelle. Pas une face de carême sans pâques, comme nous le reproche le pape François qui a aussi cette image merveilleuse pour définir le rôle du chrétien en disant que dans le désert spirituel « nous sommes appelés à être des personnes-amphores pour donner à boire aux autres. » Saint François de Sales employait déjà une image semblable, en voyant couler l’eau dans les bassins de nos villages, il écrit : « il faut que nous soyons, nous les chrétiens, comme ces grands bassins de village où tout le monde a le droit de puiser, où non seulement les hommes mais les bêtes et les serpents même viennent se désaltérer » .Tous les baptisés sont disciples-missionnaires, écrit encore le pape François (il écrit disciple, trait d’union missionnaire, il ne sépare pas l’un de l’autre)) et notre imperfection, écrit-il, ne doit pas être une excuse. Jésus n’a pas attendu que les apôtres comprennent tout pour les mettre au travail, il n’attend pas que nous soyons parfaits pour nous appeler, c’est avec la pâte que nous sommes qu’il fait le pain pour l’humanité. Alors tâchons d’être du bon pain qui donne envie et pas un étouffe chrétien qui rebute et fait fuir.